Cinq ans après son ouverture, l'école des beaux-arts de la capitale des Ziban (Biskra) donne déjà des résultats probants et dissipe aussi bien les doutes que les réserves émises quant au projet de sa réalisation et son ouverture. Lors d'une rencontre avec les responsables de la culture mais aussi avec les étudiants de l'école des beaux-arts, à l'occasion du vernissage de l'exposition de photographie, “Raconte-moi les Aurès”, nous avons relevé que l'établissement des beaux-arts est considéré par tous comme un acquis, mais également une fierté pour toute la région, qui peut enfin donner les moyens mais surtout le cadre pédagogique où peuvent s'épanouir de jeunes artistes, qui, dans un passé récent, n'étaient pas pris en charge. La directrice de l'école, Fatiha Assasi, fraîchement installée, souhaite une contribution de tous pour que cette école soit un cadre aussi utile qu'agréable, pour que la capitale des Ziban retrouve son rang de lieu de savoir et de culture. Elle nous dira à ce sujet : “L'école est ouverte depuis bientôt 5 ans, ce qui n'est pas beaucoup dans la vie d'un établissement, mais nous palpons déjà de bons prémices. En ce moment, nous sommes dans un établissement qui appartient à l'APC de Biskra, mais le projet pour la réalisation d'une nouvelle école a vu déjà le jour. Pour le moment, nous avons 3 spécialités, à savoir la communication visuelle, la miniature et la peinture. Les étudiants et les étudiantes montrent de grandes aptitudes dans les 3 disciplines.” Les enseignants présents corroborent les propos de la jeune directrice, en ajoutant que de grands peintres orientalistes mais aussi de grands hommes de lettres, à l'exemple du prix Nobel André Gide, avaient séjourné — et plus d'une fois — à Biskra. Gide la considérait comme source d'inspiration. Il s'agit pour les enseignants de l'école de reprendre en quelque sorte ce flambeau de ville culture et cité du savoir, mais aussi de l'art. Pour sa part, le directeur de la culture, Kabour Amor, se dit prêt à fournir l'aide nécessaire et pas uniquement aux élèves de l'école des beaux-arts mais à toutes les initiatives dans son secteur. Les étudiants affichent quant à eux (les filles sont plus nombreuses) une grande détermination pour que leur école se hisse au rang des meilleures dans le pays et pourquoi pas en Afrique du Nord, en dépit du fait qu'ils “rencontrent certaines difficultés pour se procurer les outils de travail et certains matériaux indispensables pour les beaux-arts”. L'initiateur de la rencontre, l'artiste peintre Tabarha Nouredine, est le plus optimiste de tous ; il positive en disant : “Nous allons tous contribuer pour venir en aide et d'une manière artistique aussi bien à l'administration qu'aux étudiants, car nous savons qu'une telle entreprise en Algérie profonde n'est pas facile. Des crayons de couleur, un tube de peinture ou un fusain peuvent devenir un souci, mais si nous conjuguons nos efforts, nous surmonterons cette difficulté.” R H