Littérature n Le roman est lancé à la recherche de ce café fabuleux, phénix renaissant dans l'imaginaire de Azzouz. Le Café de Gide, écrit par Hamid Grine et paru aux Editions Alpha, est un roman simple et court, écrit dans un style concis et alerte, mais dense, un style vif et incisif, un style propre à l'auteur et qu'il nous fait découvrir maintes fois dans ses différents écrits, notamment romanesques, le roman retrace un itinéraire inattendu, voire exceptionnel, celui de Azzouz qui, un jour, apprend d'un ami, Omar, un ex-condisciple, que son père, décédé, a laissé un document troublant concernant l'écrivain français André Gide, prix Nobel de littérature en 1947. Appâté, épaté, Azzouz décide alors de retourner à Biskra, ville qui, adolescent, il a quittée pour Alger, car elle représentait pour lui une prison pour ses aspirations et ambitions. A Biskra, il se met à la poursuite d'une mémoire. Il va à la rencontre d'une double histoire, celle d'André Gide et aussi sa propre histoire. Dans son périple mémoriel, Azzouz va de découvertes en découvertes, de surprises en surprises : accompagné d'un vieil homme qui, dans sa jeunesse, a connu Gide, il revisite «les hauts lieux gidiens qu'évoquent les œuvres de l'écrivain». Il découvre alors le jardin Landon, le café de Seksaf dénommé café Gide, d'où d'ailleurs le titre du roman, la palmeraie Ouardi et d'autres hauts lieux de la mémoire. Le Café de Gide est un roman où il est question d'un voyage initiatique, sur les traces d'André Gide, un homme connu pour être humain et sensible à la réalité d'alors, c'est-à-dire à la misère sociale qu'endurait le peuple algérien sous le régime colonial. En se mettant donc sur les traces de ce grand écrivain, Azzouz, personnage principal du récit, renoue avec sa ville natale. Il la redécouvre avec un regard neuf, plus averti et neutre. Le Café de Gide , «une chronique de souvenirs indicibles», un roman tantôt autobiographique, tantôt fiction, tantôt historique, est à la fois une enquête, puisque Azzouz se met à la recherche de lieux et de vérités, et une quête de soi, de son histoire, de sa mémoire, en l'occurrence celles de sa ville natale, Biskra, et cela à travers l'histoire et la mémoire d'André Gide, qui avait séjourné dans l'oasis des Zibans. Et à travers tout cela, Azzouz tire quelques «salutaires enseignements» : grâce à Gide, Azzouz réhabilite son passé et la mémoire de sa ville. Ainsi, Biskra devient un lieu enchanteur, chargé d'histoire et d'émotions.