Sur fond de brouille et d'incertitudes, notamment au sein des partis dits majoritaires, à l'instar du FLN, du RND et du PT, pour ne citer que ceux-là, les joutes pour les législatives ont véritablement commencé à Annaba, en fin de semaine. La frénésie électorale s'est, en effet, emparée des militants desdites formations politiques sans pour autant aboutir à la conclusion des listes définitives des futurs candidats à l'APN, si ce n'est des effets d'annonce, aussitôt contrariés. C'est le cas, par exemple, de la liste des postulants du vieux parti, se revendiquant du mouvement des redresseurs, qui a été rendue publique et qui a été immédiatement remise en question par les inconditionnels de Belkhadem, lesquels accusent leurs adversaires de semer la pagaille en usant de “propagande” et de “désinformation”. Les uns comme les autres ne sont pas en mesure, pour l'heure, de dire s'ils parviendraient à concocter une liste commune ou non, tant la situation de leur parti est confuse, et ce ne sont pas les déclarations des responsables “d'en haut” qui y feront quelque chose ! S'agissant du RND, dont le siège du cours de la Révolution ne désemplit pas ces derniers jours, on n'évoque pas les noms des “têtes de liste” potentiels, sous prétexte de réserve, bien que des fuites annoncent avec insistance celui de Mohamed Amir, l'ex-recteur de l'université Badji-Mokhtar, comme bon premier. Les supputations vont bon train également au sujet des prétendants du parti de Louisa Hanoune, qui souffrirait de luttes intestines et qui serait en train de perdre des militants à cause justement des choix de ses représentants pour les prochaines élections. Si l'effet d'annonce prime sur les actes concrets surtout chez les indépendants, le black-out est total au sein des partis islamistes, lesquels attendent, semble-t-il, des instructions de leurs centrales respectives avant de dresser des listes communes dans cette wilaya. Comme à l'accoutumée, les troupes du MSP, d'Ennahda et d'El-Islah ne se hasardent pas à faire de déclarations, préférant le “wait and see” aux déclarations d'intention. La seule certitude, à propos des candidats réellement partants dans la course aux législatives, vient du Front national démocratique (FND), de Sassi Mabrouk, qui a le premier finalisé sa liste à Annaba et porté son choix pour la mener sur Bahaeddine Tliba, un puissant homme d'affaires de la région. Ce choix aurait ajouté au trouble des partis naturellement en lice dans les futures élections et devrait forcer ces derniers à placer eux-mêmes la barre très haut en présentant des personnalités bien en vue pour prétendre rivaliser avec cette liste, entre autres, affirment beaucoup d'observateurs. Ce jeune entrepreneur, ingénieur en informatique de formation, qui dirige une importante entreprise de réalisation dans l'immobilier et un bureau d'études techniques et qui a à son actif deux mandats de vice-président d'APW est, en effet, entouré par un bon nombre d'universitaires et de cadres connus et reconnus à Annaba, ce qui n'est pas peu. A. A