Les médecins spécialistes de la santé publique ont entamé, hier, une nouvelle grève cyclique de trois jours. Ce nouveau mouvement de protestation survient suite au “mutisme” de la tutelle face à la demande de prise en charge de leur plate-forme de revendications. Les protestataires exigent, essentiellement, l'amendement du statut particulier et la révision du régime indemnitaire. Ainsi, selon Mohammed Yousfi, le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), joint hier par téléphone, le taux de suivi enregistré est de 75% pour le premier jour de grève. Le président du SNPSSP a souligné que le taux de suivi à l'ouest du pays a été de 70%, au Centre 80% et à l'Est 75%, tout en précisant que Tiaret, avec 95% de suivi, enregistre le taux le plus élevé. Le premier responsable du syndicat a précisé que “ce débrayage a été observé malgré les pressions et menaces exercées par la tutelle dans l'optique de faire avorter le mouvement à travers des mesures d'intimidation”. “Le secrétaire général du ministère de la Santé a contacté, dès mercredi dernier, les directions des établissements de santé publique pour leur demander d'appliquer des sanctions contre les grévistes”, a fait savoir le Dr Yousfi. Outre les ponctions sur salaire, le ministère de la Santé a exigé des directeurs des DSP de lui transmettre une liste comptant les noms et les spécialités des médecins grévistes. D'après le syndicaliste, le SG du ministère a, également, demandé l'envoi d'avis de réquisition aux spécialistes, les sommant de reprendre le travail. “Le ministère de la Santé est adepte de la politique des deux poids, deux mesures, car il y a eu grève depuis quelques semaines dans le secteur de la santé, et la tutelle n'a appliqué aucune mesure de répression”, fait-il remarquer. À noter que si aucune suite n'est donnée à leurs revendications, les praticiens spécialistes de la santé publique iront vers une autre grève à partir du 11 mars, avant d'entamer une grève illimitée à partir du 19 mars. D S