Photo : S. Zoheir Par Karima Mokrani N'ayant reçu aucune réponse favorable du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à sa demande de prise en charge de ses revendications, le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) a entamé hier une grève de trois jours. Comme d'habitude, le président du syndicat, Dr Mohamed Yousfi, est satisfait de la mobilisation «massive» des membres de la corporation, fidèles à leur engagement au sein de l'organisation autonome. Selon Dr Yousfi, le taux national de suivi de la grève est de 75%. Un taux assez correct si l'on en juge par les «manœuvres» employées par le ministère pour dissuader les concernés d'aller au bout de leur action. Premier grand obstacle, la grève a été déclarée illégale par la justice et ce, sur demande du ministère. «La justice a décrété la grève illégale. Ce qui est normal du moment que nous avons tenu tous nos engagements. Nous n'avons jamais rompu le dialogue avec aucun syndicat. La preuve en est la signature de 27 décrets concernant les statuts particuliers et les régimes indemnitaires», indique un représentant du ministère de tutelle. De son côté, le représentant des praticiens spécialistes dénonce cet état de fait et affirme que la justice n'avait pas à se prononcer pour l'illégalité du mouvement. Aussi, «nous n'avons reçu aucune notification de l'interdiction du mouvement». Par ailleurs, indique Dr Yousfi, dans une tentative d'intimider les syndicalistes, «le ministère a transmis une note aux walis leur demandant d'ordonner la réquisition des praticiens spécialistes». Chose qui ne devrait se faire qu'en des cas rares, à l'exemple des catastrophes naturelles. A Tlemcen, rapporte le président du SNPSSP, un piquet de grève a été empêché par les services de police. Dr Mohamed Yousfi dénonce «la fuite en avant» des responsables du ministère et affirme maintenir sa menace pour la reconduction du mouvement, les 11, 12 et 13 mars prochain. Si le ministère persiste dans son indifférence, ce sera la grève illimitée à partir du 19 mars. Pour rappel, les revendications des praticiens spécialistes portent sur l'amendement du statut particulier, la suppression de la discrimination en matière d'imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et aux praticiens spécialistes de santé publique (35%), révision du régime indemnitaire suivant les projets arrêtés conjointement entre le syndicat et le ministère, promulgation de l'arrêté interministériel portant organisation du concours de passage du grade de praticien spécialiste assistant au grade de praticien spécialiste principal, signé depuis octobre 2011, mise en application des mesures incitatives concernant le service civil, respect de la réglementation en matière de carte sanitaire pour les services de santé publique et en matière de présence des praticiens spécialistes de santé publique dans les comités médicaux existant déjà ou nouvellement créés, et enfin l'octroi d'un quota de logements de fonction sinon l'accès à des formules simples pour l'acquisition de logements. K. M. Les praticiens de la santé soutiennent leurs confrères les spécialistes Le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) tient à réaffirmer, au nom de l'ensemble de ses adhérents, sa solidarité et son total soutien au mouvement de grève décidé par le conseil national du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP). Considérant la légitimité des revendications portées par ce mouvement de protestation et prenant acte de l'engagement soutenu des spécialistes de santé publique dans la voie du dialogue pour le règlement des problèmes posés au titre de la revendication socioprofessionnelle, le SNPSP interpelle encore une fois les autorités publiques pour la concrétisation des projets de solutions négociés et consacrés à travers des accords ratifiés entre syndicats des praticiens et le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.