La maison de la culture Abdelkader-Alloula de Tlemcen a accueilli, du 6 au 8 mars 2012, un mini-cycle de cinéma sur le patrimoine poétique et musical, organisé par le département patrimoine immatériel et chorégraphie du ministère de la Culture, dans le cadre de la manifestation “Tlemcen, capitale de la culture islamique”. Trois films documentaires suivis de débats en présence des réalisateurs ont été projetés en avant-première dans la grande salle, devant un public clairsemé : El Hawfi de Lotfi Bouchouchi, Si la Kabylie m'était révélée de Ramdane Iftini et Azrar de Halim Sahraoui. Ce panorama culturel intervient à une semaine de l'inauguration de la Cinémathèque de Tlemcen qui portera le nom du cinéaste combattant Djamel Chanderli (1924-1990) et sera marquée par un hommage posthume qui lui sera rendu à travers son épouse invitée d'honneur qui sera présente à cette occasion, suivi d'un exposé sur l'historique de cette salle par Bekkai Allal, journaliste écrivain et d'un panorama du film documentaire avec trois prix qui seront décernés pour les meilleures productions réalisées à l'occasion de la manifestation “Tlemcen, capitale de la culture islamique” Le film El Hawfi d'une durée de 52 mn “qui participe d'un vaste répertoire citadin pan-maghrébin pratiqué et transmis de mère en fille depuis des générations” a été écrit par Mourad Yellès, connu pour être le spécialiste du hawfi tlemcénien et a permis de redécouvrir la voix de Leila Borsali qui a été tout son répertoire musical. Le cinéaste Lotfi Bouchouchi a déclaré : “De mon côté, j'ai voulu mettre des séquences vivantes avec des interviews de spécialistes (…) On a tourné à Tlemcen dans des endroits mythiques du hawfi tlemcénien comme Les Cascades d'El Ourit, Lalla Setti, Bab El Djihad (…)” ajoutant qu'outre le hawfi, le film décrypte la société tlemcénienne. “Si la Kabylie m'était révélée” de Ramdane Iftini, une fiction de 90 mn a suscité la curiosité des présents, mettant en évidence les chants qui accompagnent les rites et la vie quotidienne en Kabylie. “Chaque société trouve dans le chant et dans la poésie, le moyen d'exprimer son ressenti et ses sentiments, comme tous les arts, le chant est le reflet d'une société et de son évolution (…)”, souligne le réalisateur. Azrar, de l'auteur Saïd Maâriche, réalisé par Halim Sahraoui raconte pendant près d'une heure l'histoire d'un collier de perles à travers les chants du terroir puisés dans le patrimoine musical ancestral du gnaoui avec Hasna El Becharia en passant par le tibugharin de Kabylie avec Hadja Chérifa et le tindi avec Lalla Badi sans oublier le rituel de la région de Annaba dénommé l'aarbun. C'est un voyage poétique dans l'Algérie profonde. B. A