C'est à partir d'aujourd'hui que s'ouvrira officiellement au Palais des expositions de Bouhraoua la 45e édition de la Fête du tapis traditionnel de Ghardaïa, du 17 au 22 mars 2012. En effet, pas moins de 25 wilayas, représentées par 121 participants qui auront à exposer leurs produits dans 90 stands, seront présentes à cette importante manifestation économique, selon les organisateurs. La particularité, cette année, est que cette édition sera entièrement et exclusivement consacrée au tapis traditionnel et aux produits de la laine (burnous, kachabia, ponchos, etc.), excluant de fait les autres produits de l'artisanat tels que la dinanderie, la tannerie, la poterie, la bijouterie traditionnelle, etc. La parade de chars, unique en Algérie de par ses aspects culturels et artistiques, qui ouvrira le bal des festivités est en elle-même une curiosité. Véritable fresque dévoilant les spécificités de chacune des treize communes composant la wilaya de Ghardaïa, elle dévoile aux yeux des visiteurs toutes les valeurs ancestrales du terroir. 39 chars, soit 3 pour chaque commune, ouvriront les cérémonies. Chacun d'eux, paré de ses plus beaux atours, symbolise l'activité dominante de sa commune. Entre chaque char, une troupe folklorique aux costumes chatoyants se charge d'assurer l'animation au son du karkabou et du baroud. Coïncidant avec les vacances scolaires de printemps, ces six journées, qui seront intensément riches du point de vue économique mais aussi et surtout au plan culturel et sportif, au regard de l'alléchant programme concocté par les organisateurs, permettront certainement à beaucoup de familles de toutes les contrées d'Algérie de pouvoir visiter cette belle vallée du M'zab, véritable musée à ciel ouvert, classée patrimoine universel de l'humanité par l'Unesco. Ce qui permettra aux artisans de la région de présenter et d'écouler leurs produits du terroir, très appréciés par les touristes qui ne manqueront certainement pas d'affluer en masse dans la pentapole du m'zab. Aussi, pour donner un caractère festif à cette semaine par une animation non-stop, les organisateurs, avec le concours de la direction de la culture et celle de la jeunesse et des sports de la wilaya de Ghardaïa, ont concocté un riche programme culturel, notamment par l'organisation de tournois de pétanque, de volley-ball, de football et de soirées musicales. Encore une fois, hélas et chaque fois que la région organise un évènement majeur, le seul point noir reste le problème récurrent des rachitiques capacités hôtelières de la région. Les capacités hotelières de l'hôtel El-Djanoub, dont une importante partie tombe en ruine depuis des lustres, restent très en deçà de ses capacités malgré tous les efforts entrepris par le directeur pour redorer le blason de ce fleuron, œuvre de Fernand Pouillon, alors que le magnifique et majestueux hôtel les Rostémides demeure tristement clos malgré le scandale des 54 milliards de centimes engloutis pour sa réfection, et la commission d'enquête dépêchée par le ministère de tutelle pour faire la lumière sur les tenants et les aboutissants de cette scabreuse affaire, n'a, comme il fallait s'y attendre, à l'image de toutes les commissions d'enquête dans notre pays, toujours pas révélé ses secrets. C'est, encore une fois, l'occasion de rendre hommage à ces pionniers du tourisme et à cette poignée d'amoureux de cette région qui ont réalisé un véritable havre de paix et de détente avec tout le confort qui sied aux lieux, et ce, dans le plus pur style ibadite, par l'édification de quelques superbes maisons traditionnelles regroupées en résidences et maisons d'hôtes au milieu de la magnifique palmeraie de Beni Izguène, jusqu'à Ntissa, son extrémité. Très prisées par les touristes, suscitant un réel engouement pour ce type d'hébergement traditionnel, elles sont cependant difficilement atteignables, voire joignables. Afin de faire de ce lieu paradisiaque un endroit facilement accessible, les pouvoirs publics devraient, ne serait-ce que par amour pour cette merveilleuse région, faire un effort pour procéder au bitumage des quelques kilomètres de pistes difficilement carrossables. L. K