C'est en présence d'un public nombreux, composé majoritairement d'adhérents de l'association des handicapés dénommée Tilleli, de la daïra de Tadamït, hôte du théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou, qui avait convié cette frange, mercredi dernier, à l'occasion de la Journée mondiale des handicapés, que les comédiens du Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès ont présenté un fabuleux spectacle intitulé Rachmoune. Tirée du terroir culturel japonais, la scène avait été maquillée de couleurs vives et suivant un décor typique à ce pays. Le texte est l'adaptation d'une pièce écrite par Rionosoki Akotajo, traduit en arabe par l'Egyptien Abdelhalim El-Bachlaoui. Très bien interprétée par neuf comédiens, l'histoire est celle d'un crime resté énigmatique. Pour élucider ce meurtre, les comédiens sont allés d'une énigme et d'une version à une autre. Mais lorsque le secret dépasse le crime, la vérité n'est pas assurément la réalité des faits. Les événements de cette pièce remontent en fait à 750 av. J.C. Un moment qui sera marqué par une guerre civile engendrant une pauvreté noire, avec une multiplication de crimes et de viols, face à une justice affaiblie, ne pouvant plus contenir le déroulement des évènements. Rachmoune est l'illustration d'une vie sociale plongée dans la tragédie et celle d'une justice impuissante face au sort d'un peuple. La corde symboliquement employée sur scène vient séparer les différents tableaux de la pièce. D'une cours de justice dénuée de tout pouvoir à une place publique où se mêlent amour, meurtre et sacrifice, la ficelle se noue et ce dénoue au rythme de cette comédie tragico-comique. Mise en scène par Yahia Ben Amar, Rachmoune est une nouvelle production du Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès. À la fin du spectacle, dédié spécialement aux handicapés, la rencontre a été clôturée par une collation en faveur de cette frange de la société. K. T