C'est ce qu'a déclaré en substance Giulio Terzi Di Sant'Agata dont la visite à Alger s'inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale et la préparation du deuxième sommet algéro-italien. L'Italie est opposée au paiement des rançons aux terroristes pour la libération des otages. C'est ce qu'a indiqué jeudi le ministre des affaires étrangères italien, M. Giulio Terzi Di Sant'Agata, qui était en visite à Alger à l'invitation de son homologue algérien, M. Medelci. “L'Italie est fermement opposée au paiement des rançons lors des prises d'otages, ce qui se traduit par un financement direct ou indirect de groupes terroristes ou de crimes organisés”, a-t-il déclaré dans une conférence à l'issue de ses entretiens avec M. Medelci. Soutenant les efforts de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme, aussi a-t-il appelé à “une coopération internationale plus efficace dans la gestion des questions concernant la prise d'otages par des groupes terroristes”. “C'est un défi prioritaire pour l'ensemble des pays de la communauté internationale et particulièrement de la Méditerranée”, a-t-il ajouté. L'Italie apporte son soutien à l'Algérie dans ce combat sachant que les ressortissants italiens sont souvent la cible des groupes terroristes dans la région du Sahel. “Nous soutenons l'action et les efforts de l'Algérie dans la lutte contre les groupes terroristes, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le mouvement terroriste de l'Afrique de l'Ouest”, a-t-il déclaré. Il y a actuellement deux otages italiens entre les mains d'Aqmi. L'Italie compte sur l'Algérie qui a un rôle primordial dans la libération de ces deux personnes. Le chef de la diplomatie italienne a plaidé pour le renforcement de la coopération régionale et sous-régionale dans le domaine sécuritaire qui revêt un caractère prioritaire et “une dimension importante”. De son côté, M. Medelci a rappelé que l'Algérie a assumé seule son devoir de lutte contre le terrorisme dans les années 1990 et qu'elle est en train de mettre son expérience au service des autres pays. Souhaitant la libération des deux otages, M. Medelci a rappelé encore qu'il a fallu une année de souffrance pour la libération, au mois de janvier dernier, des 14 marins pris en otage par les pirates somaliens. “En dehors de ses frontières, l'Algérie prône une politique régionale car elle ne peut pas lutter toute seule contre le terrorisme”, a-t-il souligné. Cette visite entre dans le cadre de la coopération bilatérale et la préparation du deuxième sommet algéro-italien. Pour le ministre italien, les relations avec l'Algérie sont “très intenses” mais elles peuvent être approfondies davantage. Le ministre italien a, par ailleurs, appelé à œuvrer pour “une coopération accrue, efficace et plus utile à nos sociétés, nos pays et nos entreprises”. M. Medelci a, en outre, réitéré la position algérienne sur la crise syrienne dont le règlement “se trouve entre les mains des syriens eux-mêmes”. Déplorant les victimes, des morts et des blessés recensés quotidiennement dans ce pays, le ministre a déclaré que les parties en conflit partagent la responsabilité de ce qui se passe en Syrie et a appelé à l'ouverture d'un dialogue. Il a toutefois dénoncé les “dépassements médiatiques”. Le chef de la diplomatie algérienne a souhaité que les initiatives et les efforts déployés arrivent à leur faire “prendre conscience de la responsabilité historique face à leur peuple et la communauté internationale”. Il reste enfin optimiste quant à l'acheminement, dans les prochains jours, de l'aide humanitaire aux Syriens. “Il y a des chances pour que des aides humanitaires soient acheminées dans les prochains jours, peut-être pas dans des conditions idéales, mais acceptables”, a-t-il indiqué. D B.