La nouvelle cinémathèque de Tlemcen baptisée du nom de Djamel-Eddine Chanderli (1924-1990), cinéaste moudjahid qui a été parmi les premiers, avec René Vautier, à filmer la guerre de Libération nationale à la frontière algéro-tunisienne, a été inaugurée mercredi en soirée par Hamdi Rabah, inspecteur général au ministère de la Culture, en présence de plusieurs réalisateurs, de comédiens venus d'Alger et un nombreux public. Entièrement rénovée et équipée de matériel de projection de dernière génération à la faveur de la manifestation Tlemcen, capitale de la culture islamique, après être restée à l'abandon pendant de nombreuses années, la salle qui portait le nom Le Colisée depuis 1936, date de son ouverture, offre à présent toutes les commodités pour devenir un pôle cinématographique pour les cinéphiles, comme Alger et Oran. Un hommage appuyé a été rendu au combattant cameraman Chanderli par les réalisateurs Ghaouti Bendeddouche et Hazourli Mohamed lesquels ont souligné son esprit de sacrifice : “Il a rejoint le maquis avec sa caméra en 1957 pour filmer le quotidien des moudjahidine et s'est totalement investi dans le combat au même titre que celui qui portait le fusil”, dira Bendeddouche visiblement ému d'avoir à évoquer les souvenirs de son compagnon de combat. Pour sa part, Bekkaï Allal, journaliste écrivain a relaté l'histoire de cette salle emblématique dont il rappellera “qu'elle a vu notamment le passage des chanteurs vedettes Dalida et Charles Aznavour en 1952” ajoutant “qu'après l'indépendance” Le Colisée “sera géré par la municipalité de Tlemcen, avant d'être livré à son triste sort, c'est-à-dire à l'abandon total, marqué par des actes de déprédation ‘couronnés' par un incendie criminel qui avait ravagé sa structure et ses équipements”. Le département cinéma du ministère de la Culture a mis à profit l'inauguration de cette salle pour organiser un panorama du film documentaire jusqu'au 20 mars sous forme de festival avec trois prix en compétition (meilleur documentaire, meilleure scénarisation et recherche historique et meilleure reconstitution historique) pour l'ensemble des vingt productions qui ont reçu le financement de l'évènement Tlemcen, capitale de la culture islamique. Parmi ces films documentaires de fiction, nul doute que El Hadja Lalla Maghnia de Mustapha Hacini et Dar El Hadith, lieu de culture et de savoir de Saïd Oulmi, longuement ovationnés lors de leur projection en avant-première au Centre international de presse, susciteront un intérêt certain auprès du jury. B. A