L'idole du ballon rond, Romario, est devenu depuis peu député fédéral, mais cela ne l'empêche pas de garder son franc parler. Celui que l'on surnomme aussi « O Baixinho » (le petit), marque désormais des points sur le terrain de l'opinion publique. Son cheval de bataille reste la démocratisation du foot en général et de la Coupe du Monde 2014 en particulier. Les points de désaccord entre la FIFA et le gouvernement brésilien sur la vente des billets à demi-tarif accordés aux séniors de plus de 60 ans, aux étudiants, ainsi que l'interdiction de la vente de boissons alcoolisées dans certains stades durant la Coupe du Monde, ont pu se régler de façon diplomatique mais, selon Romario, sur le dos du peuple brésilien. Depuis, notamment en ce qui concerne les retards dans divers chantiers, les polémiques se sont succédées. La dernière en date, a été provoquée par le secrétaire général de l'instance, Jérôme Valcke. Il avait appelé le pays à se donner « un coup de pied aux fesses» pour rattraper le retard. Une déclaration qui avait provoqué l'ire de la Présidente et des ministres en charge du dossier. Pour arrondir les angles et poursuivre la coopération, le président de la FIFA, Sepp Blatter, s'était rendu, vendredi 16 mars, à Brasilia pour rencontrer la Présidente et certains responsables. Ce rendez-vous symbolique n'avait pas échappé à l'attention de l'ex-attaquant vedette du FC Barcelone. Révolté par la réunion, Baixinho a publié sur sa page facebook un texte dont voici l'intégralité (voir le lien : https://www.facebook.com/notes/deputado-federal-rom%C3%A1rio/copa-do-mundo-reuni%C3%A3o-entre-a-presidente-do-brasil-e-o-presidente-da-fifa/250264895068489) : « Il y a des choses qui n'existent que dans notre pays, ou mieux, qui n'arrivent que dans notre pays. Le président de la FIFA vient au Brésil pour rencontrer Dilma. Jusque là c'est parfait ! À cette rencontre sont présents Aldo Rebello, ministre du Sport, ok ; Pelé, ambassadeur du Brésil pour la Coupe du Monde de 2014, ok ; Ronaldo, conseiller du Comité Organisateur Local (COL), ok. Juste une question : quel est le rapport de ces personnes avec la Loi Générale de la Coupe ? Aucun. Le président de la commission de la Loi Générale de la Coupe, Renan Filho, n'était pas présent. Le rapporteur de la Loi de la Coupe, Vicente Candido, ne l'était pas non plus. Le président de la chambre où sera votée la loi, Marco Maia, n'était pas là non plus. Et beaucoup d'autres qui avaient un rapport étroit avec la Loi Générale de la Coupe n'étaient pas présents. Dans ma conception de politicien, la politique va de mal en pis. Et le peuple a raison de revendiquer et de demander plus de sérieux et de responsabilité aux décideurs. Je ne vais pas approfondir cette question, mais c'est triste d'entendre à la radio, de voir à la TV ou d'ouvrir le journal pour lire que le gouvernement fédéral s'est uni à la FIFA pour que la Coupe du Monde soit la meilleure de tous les temps. C'est un mensonge aberrant ! Elle ne sera pas meilleure et nous allons être humiliés. Si les erreurs et les étrangetés, comme cette rencontre entre Blatter et des personnes qui ne sont pas liées à la loi sur la Coupe du monde, se poursuivent, ce sera une merde. Le gouvernement fédéral trompe le peuple. Et la Présidente Dilma est abusée ou se laisse abuser. Brésiliens, continuez à vous manifestez à un an et demi de la Coupe car cette pitrerie va empirer. Le pire est à venir, parce que le gouvernement autorisera les constructions dans l'urgence, celles qui ne nécessitent pas d'appel d'offre. Il va y avoir le plus grand vol de l'histoire du Brésil. Nous verrons bien si les personnes qui apparaissent souriants sur la photo de la réunion voudrons à nouveau se montrer. Ce Brésil est un cirque et vous savez qui sont les clowns ». De notre correspondant au Brésil, Mehdi Cheriet