RESUME : Masilva reste à la maison, aider sa tante et tient compagnie ensuite à son oncle. Il pleut et elle préfère prendre la route lorsque le temps sera plus clément. Ce soir-là, Djamel l'appelle. Elle aura le sommeil peuplé de mauvais rêve… Elle était une bonne conductrice et comme c'était un jour de semaine, la circulation était très fluide. Elle arriva au village en début d'après-midi. La jeune fille passa de très bonnes vacances auprès de ses parents. Comme prévu, elle rendit visite à ses oncles mais elle ne s'attarda pas. Elle en profita pour sortir. Elle avait été voir ses cousines et le soleil était présent durant les premiers jours de son séjour au village. Jusqu'au dernier jour… La veille de son départ, il s'était mis à pleuvoir et la pluie ne voulait pas cesser, même au petit matin. Lorsqu'elle prit le route, elle tenta d'être prudente mais à la sortie du village, la voiture échappa à son contrôle et elle percuta un tracteur venant en sens inverse. Masilva, surprise, ne réalisa pas. Elle n'eut pas le temps d'avoir peur… Lorsqu'elle ouvrit les yeux, ce fut sur une lumière aveuglante. Elle les referma aussitôt avec une grimace de douleur. - Ce n'est qu'une légère commotion, dit quelqu'un à côté d'elle. Pour Masilva, la douleur qu'elle avait lui faisait penser à une fracture du crâne. Elle rouvrit doucement les yeux puis embrassa du regard la pièce. Vu les appareils, les lits vides sur sa droite, elle était à l'hôpital. - Depuis quand suis-je ici ? murmura-t-elle à l'homme en blouse blanche qui se pencha vers elle. - Ce matin… - Est-ce grave ? demande-t-elle, très inquiète. J'ai si mal… - Non, la rassure-t-il. Ce n'est qu'une grosse bosse… D'ailleurs votre famille est là ! - Je veux rester à la maison, dit-elle. - Normalement nous devons vous garder en observation, répliqua-t-il. Mais si vous promettez de garder le lit pendant quelques jours... De revenir au moindre vertige, à la moindre nausée, j'accepte de vous laisser sortir ! - C'est promis docteur ! Elle ne lui dit pas qu'elle devait rentrer à Alger. Elle devait reprendre le travail le lendemain. - Si la migraine persiste, il faudra prendre un médicament, poursuit-il. Il lui remet une ordonnance. - Il vous faut du repos, insista-t-il. Ce ne fut qu'une fois mise en position debout que Masilva comprit pourquoi le médecin insistait tant à ce qu'elle reste alitée. Son père et sa mère l'épaulèrent jusqu'à la voiture. Ils l'installèrent à l'arrière. La jeune fille crut plusieurs fois qu'elle allait vomir durant le trajet entre l'hôpital et le village. De nouveau dans sa chambre, elle prend les comprimés que lui avait administrés le médecin de garde. Elle s'endormit rapidement sous l'œil inquiet de sa mère. Taouès prépara une tisane et à son réveil, quelques heures plus tard, elle l'apporta à sa fille. - Bois un peu, lui dit-elle en lui remettant une tasse pleine. Cela te fera du bien… Masilva grommela quelque chose d'inaudible en entendant le grondement du ciel. Le mauvais temps allait encore durer. Elle refusa de goûter à la tisane. Elle se redressa doucement et en s'asseyant, elle fut soulagée de constater que l'intense douleur s'était dissipée, laissant place à un vague malaise. La porte de la chambre s'ouvrit et son père entra silencieusement, s'imaginant qu'elle était encore endormie. - Tu es réveillée ma fille, s'exclama-t-il. - Qu'est-ce que j'ai au front ? - Une bosse d'une jolie couleur, lui apprit-il. Mais tu peux te considérer comme sauve vu l'état dans lequel se trouve la voiture ! Masilva devient livide tout en écarquillant les yeux. - Décris-moi son état ! le pressa-t-elle. - Elle a été emmenée au garage le plus proche. Le capot est tout froissé… Tu devras la réparer avant de rentrer. Sinon ta cousine… - Bien sûr ! Mais il faut que je téléphone au travail, dit-elle. Je devrais reprendre aujourd'hui… - Ils se douteront bien qu'il y a eu un imprévu, la rassura son père. Tu présenteras un certificat médical… Masilva dans un soupir exaspéré ferma les yeux pour qu'ils ne voient pas ses larmes. Elle regrettait d'être venue. Si elle n'avait pas cédé à la pression de sa cousine, elle n'aurait pas été dans cette situation. Elle n'aurait pas fait cet accident. Elle n'aurait pas dû laisser son téléphone portable. Djamel devait appeler et s'impatienter. Il n'était pas prévu cet accident qui lui faisait rater sa reprise au travail et son rendez-vous avec son amoureux… (À suivre) A. K. (Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus : [email protected]