Résumé : Masilva accepte de prendre ses vacances. Warda veut l'accompagner. Elle achète des cadeaux pour la famille. Seulement, au petit matin, son père est souffrant. Il lui demande de rester pour s'occuper de sa boutique… Masilva était là lorsque son oncle avait proposé à sa fille d'être plus alerte. Quand elles se retrouvèrent seules, à la cuisine, elle en profita pour l'encourager. - Ce n'est pas aussi difficile que tu le crois… En restant à ses côtés, à l'observer, en le consultant, tu prendras la relève avec sa même méthode de travail. - Je le ferais puisqu'il me l'a demandé, réplique Warda. Je ne m'ennuierais plus… Cela va me changer et même donner un nouveau cours à ma vie ! - Oui, reconnaît Masilva. Et tu te feras de nouveaux amis ! - Au lieu de parler esthétique et coiffure, nous parlerons affaires et argent comptant ! La sonnerie de son portable les interrompt. Masilva s'empressa de répondre. Ce n'était pas son ami Djamel mais une amie. Pour être à l'aise, elle se rendit à sa chambre. Mais Warda la suivit. Elle resta à écouter leur conversation. Il n'y avait rien de personnel. Son amie avait besoin de conseils dans le cadre du travail. Quand elle eut raccroché, sa cousine lui demanda : - Comment feras-tu lorsque tu seras en vacances ? Tu ne peux pas prendre ton téléphone… Les appels risquent de te gêner. Tes parents et tes oncles vont se poser des questions ! Et si tu l'éteins, tes amies et ton petit ami risquent de s'inquiéter ! - Ils pourront se passer de mes nouvelles, le temps des vacances ! - Si tu es d'accord, tu n'as qu'à laisser ton portable et je répondrais pour toi, proposa Warda. Comme ça, ils ne s'inquièteront pas et, à ton retour, je te mettrais au courant des appels. Masilva qui avait déjà été confrontée à ce problème, réfléchit à la proposition. Lors de sa dernière visite, chez sa famille, elle s'était rendu compte qu'il n'y avait pas de réseau dans leur région. Elle avait raté de nombreux appels. Elle décida d'accepter. Sa cousine faisait des efforts pour lui être agréable et être son amie. Pourquoi refuser ? Sa vie serait plus facile à vivre, avec son amitié… Masilva ne put partir que le surlendemain. Le matin où elle s'apprêtait à partir, il plut beaucoup et, suivant le conseil de son oncle, elle reporta au lendemain son départ. Et elle ne partira que si le temps était clément. Son oncle avait horreur des déplacements quand il pleut ou il neige. On était fin novembre et la pluie était au rendez-vous. À la grande joie des agriculteurs ! C'était bon signe. Avec un bon hiver, les récoltes n'en seront que meilleures. Dans la région où elle se rendait, les villageois vivaient de la terre. C'était la période des labours, et Masilva souhaita que la pluie cesse de tomber. Elle pourrait y assister. Elle ne supporterait pas de rester à la maison. Ce ne serait plus des vacances mais un calvaire. Ce jour-là, elle resta à la maison à tourner en rond. Impossible de sortir tant qu'il pleuvait. Elle aida sa tante à préparer des gâteaux puis tint compagnie à son oncle. Pour lui faire plaisir, elle lut à voix haute le journal du matin et fit quelques remarques sur certains articles. Durant la soirée, elle discuta avec Warda tout en regardant la télévision. Avant de se coucher, elle risqua un œil par la fenêtre et ressentit un vif soulagement en constatant qu'il ne pleuvait plus. Le ciel était dégagé. Elle pouvait même voir des étoiles. Elle était heureuse de partir se reposer à la campagne. Elle allait se mettre au lit lorsque son portable vibra. Elle avait supprimé le son, ne tenant pas à réveiller le reste de la maison. Elle manqua de sauter de joie quand elle reconnut la voix de Djamel. - Tu vas bien ? - Oui... puisque je suis au téléphone avec ma bien-aimée, dit il en riant doucement. Tu dormais ou avais-tu à faire ? - Hum... non, murmura-t-elle. Je me prépare à partir en vacances, chez mes parents puis chez des oncles… Et toi, quels sont tes projets ? - Je vais certainement venir au bled, dans deux semaines, lui apprend-il. Tu seras de retour d'ici-là ? - Oui, le rassura-t-elle. Je rentrerais avant. Ainsi je pourrais t'accueillir à l'aéroport ! - Je t'appellerais pour confirmer, dit-il. Alors passe de bonnes vacances ! N'oublie pas de rentrer avant mon arrivée ! - S'il le faut, je rentrerais plus tôt, le rassura-t-elle. Je vais écourter mes vacances... - Non, tu as eu une année difficile, profites-en pour te reposer ! Je ne viendrais pas avant quinze jours… je t'embrasse Masilva ! Au fait, comment t'y rendras-tu ? - Ma cousine me prête sa voiture pour l'occasion, lui apprit-elle. Je crois que je me suis trompée sur son compte… - S'il a fallu deux années pour que tu t'en rendes compte, c'est qu'elle n'était pas facile à approcher, lui dit Djamel. Souhaitons qu'elle s'améliorera toujours… Masilva l'interrompit, jugeant qu'il gaspillait son argent à parler de sa cousine. - Bonne nuit Djamel ! - Tu ne me dis plus “je t'aime”, lui fit-il remarquer. - Je dois te le répéter à chaque appel ? répliqua-t-elle. Tu sais que je t'aime ! - Ne t'énerve pas… Bonne nuit ! Sur ce, il raccrocha. Masilva passa une très mauvaise nuit. Elle eut le sommeil dérangé par de mauvais rêves. Elle n'eut de repos qu'au petit matin, et ce fut la raison de son départ tardif. (À suivre) A. K. (Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus : [email protected]