Si l'invitée de l'émission précédente, Louisa Hanoune, a surfé beaucoup plus sur la menace étrangère et l'espoir de l'avènement de la 2e République pour convaincre la population de participer aux élections législatives, pour Amara Benyounès, le secrétaire général du MPA, c'est plutôt “le péril islamiste” qu'il a choisi de brandir toujours avec le même objectif de convaincre les citoyens à se rendre aux urnes. “Il ne faut pas que ce que le FIS n'a pas eu en 1991, les islamistes le gagnent aujourd'hui, il ne faut pas laisser la défaite militaire des intégristes se transformer en victoire politique”, dira d'emblée le chef du MPA qui a été, hier, l'invité de l'émission politique hebdomadaire “Tizi Forum” de la radio locale de Tizi Ouzou. C'est, juge-t-il, cet enjeu de taille qui donne à ces prochaines législatives toute leur importance et leur caractère historique. Tout en brandissant d'une main cette menace islamiste et en qualifiant la situation d'“aussi dangereuse qu'en 1991”, Amara Benyounès exhibe de l'autre ce qu'il qualifie de solution à cette menace, à savoir une participation massive aux élections du 10 mai et la construction d'un pôle démocratique qui permettra de renverser la vapeur sinon de préserver le caractère démocratique et républicain du pays. “Nous ne voulons pas d'une république qui nous replongera dans le terrorisme des années 1990”, dira-t-il encore non sans souligner que si jamais les islamistes venaient à remporter les élections, il se convertirait dans l'opposition car, a-t-il jugé, “les islamistes ont une grande vengeance à prendre sur le peuple et les institutions et, plus grave encore, sur le plan économique, ils n'ont aucun projet, sur le plan politique, ils sont catastrophiques et sur le plan culturel, ils sont liberticides”. C'est pour empêcher les islamistes de prendre le pouvoir que Benyounès dit s'opposer à l'idée d'une assemblée constituante dont il estime qu'il n'est pas question. Interrogé sur sa probable intégration de l'alliance présidentielle, l'invité de “Tizi Forum” s'est voulu assez vague. “C'est le rapport de force qui naîtra au lendemain des élections qui va déterminer les perspectives de cette alliance”, répondra-t-il. Abordant la question de la fraude, le chef de file du MPA dira que la lutte contre la fraude doit passer par une forte participation et aussi par une surveillance coordonnée entre les partis politiques. Interrogé sur la situation en Kabylie, l'orateur a plaidé pour une création massive d'emplois à travers le renforcement de l'investissement et de la paix. S L