Les membres du CNDN sont libres de voter ou de s'abstenir, l'essentiel est de ne pas se prononcer pour “ceux qui se disent être des islamistes modérés. Car leur projet est destructeur”. Le prochain rendez-vous électoral n'a pas laissé indifférents les membres du conseil national pour les droits des victimes de la décennie noire, créé il y a deux semaines à peine. Constitué de familles de victimes du terrorisme, de disparus, de patriotes, de militaires rappelés à l'époque de la décennie noire et de tous ceux qui ont été touchés de près ou de loin par les affres de cette période, le conseil a tenu à se positionner par rapport aux prochaines législatives. “Nous nous opposons fermement au projet islamiste”, annonce tout de go le président et porte-parole de cette nouvelle structure, lors d'un point de presse tenu hier à l'hôtel El-forssane de Baraki. Et d'ajouter : “Nous ne voulons pas subir ce que nous avons déjà subi dans notre chair. Nous sommes l'exemple vivant de cette douloureuse période qui ne se limite pas d'ailleurs à une décennie. Elle a commencé pendant les années 1980 et se poursuit toujours.” Ne mâchant point ses propos, Ben Rabah assène : “des personnes, pour ne pas dire des partis politiques, tentent par tous les moyens d'accaparer le pouvoir alors qu'ils sont impliqués directement ou indirectement dans cette décennie noire.” le conseil conteste leur arrivée au pouvoir “sous le couvert d'un projet islamiste modéré”. Pour Ben Rabah, “l'islamisme est un islamisme, il n'existe pas d'islamisme modéré. Ces personnes ou partis veulent tromper les algériens en leur disant être porteurs de projet islamiste modéré. Tous les islamistes sont pareils”. Pour le conférencier, le seul islam “le véritable islam” n'appelle ni à l'assassinat des femmes et des enfants, ni au viol ni à la fitna. Evoquant les raisons de faire barrage à un tel projet, le président du CNDN avertit : “nous ne voulons pas que ce projet passe car s'il passe le pays vivra une nouvelle période beaucoup plus dévastatrice que la première”. Quelle est la consigne de vote du conseil à ses membres ? “Les membres sont libres de voter ou de s'abstenir, l'essentiel pour nous c'est de ne pas se prononcer pour le projet dit islamiste modéré”, répond Djamil Ben Rabah. Un appel est lancé aux autres partis politiques en lice pour défendre la cause des victimes de la décennie noire. “Nous demandons, voire exigeons, des autres partis démocrates de défendre nos droits au sein du futur parlement. Nous ne demandons pas l'aumône, nous voulons un statut pour toutes les victimes sans aucune exclusion. Nous revendiquons nos droits légitimes.” Abordant dans la foulée l'inextricable situation des disparus, le conférencier estime que “l'Etat a le pouvoir et les moyens de trancher cette question. Il est de son devoir de dire la vérité car certains milieux ont créé la zizanie entre les algériens. L'Etat doit donner des réponses aux familles qui attendent toujours le retour de leurs enfants. Il faut dire la vérité aux mamans pour qu'elles puissent faire leur deuil”. M B