Une rencontre sur les relations Maghreb-Amérique du Nord a été organisée hier à l'Ecole des cadres du groupe Sonelgaz. Initiée par la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC), cette rencontre a été une occasion pour les participants ainsi qu'aux experts maghrébins et étrangers d'exprimer leur opinion sur la question. Selon une communication de Abdeahi Ould Mohamed, président de l'université de Nouakchott, “pour le moment, les relations entre l'Amérique du Nord et la Mauritanie, qui se limitent à des relations culturelles et économiques, ont besoin de se développer et de se consolider”. Expliquant que plusieurs centaines d'étudiants mauritaniens suivent actuellement des formations au Canada et aux USA, il notera que le Centre américain d'enseignement de l'anglais est, lui aussi, un outil de diffusion de la culture américaine en Mauritanie. Hatem Chaâbouni, membre du parti Ettajdid de Tunisie, a expliqué, quant à lui, que le renforcement de la circulation des personnes entre les pays du Maghreb et ceux d'Amérique du Nord “n'est pas une utopie mais une possibilité à concrétiser”. Belkacem Boutayeb, banquier, expert marocain, a expliqué que s'agissant de la construction maghrébine qu'“il est temps que les politiques se mettent au service de l'économique”. Aussi et dans l'objectif de concrétiser un partenariat entre le Maghreb et l'Amérique du Nord, il est “impératif de régler les problèmes culturels d'abord”. L'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, Henry Ensher, a expliqué que la situation géographique de l'Algérie, ses ressources naturelles et financières étaient des atouts favorisant le développement des relations économiques et commerciales entre les deux pays. Il a exprimé, dans ce sens, son souhait de voir les relations commerciales, jusqu'à présent limitées au secteur des hydrocarbures, s'élargir à d'autres domaines comme l'industrie et les technologies de pointe. “Certaines sociétés américaines ne viennent pas investir en Algérie du fait que le climat des affaires reste méconnu pour elles”, a-t-il fait observer. Les organismes algériens doivent, a-t-il indiqué, faire connaître les opportunités d'affaires. Le climat des affaires doit aussi être amélioré pour les investissements étrangers. À ses yeux, les pays du Maghreb devraient renforcer d'abord leurs relations politiques, économiques et commerciales bilatérales pour constituer une force économique dans la région, ce qui est également bénéfique pour les pays de l'Amérique du Nord. De son côté, l'ambassadrice du canada, Mme Geneviève des Rivières, a souhaité la conclusion d'un accord de libre-échange entre son pays et l'Algérie. Selon les chiffres présentés, les exportations de marchandises du Canada vers les pays du Maghreb constituées notamment de produits agroalimentaires, d'équipements industriels et aéronautiques ont atteint 840 millions de dollars canadiens. Les exportations de l'Algérie, basées essentiellement sur les hydrocarbures vers ce pays, se sont établies à 3,9 milliards de dollars canadiens. Soulignant la nécessité de passer d'un partenariat commercial à un partenariat durable basé sur le transfert du savoir-faire, la diplomate a émis le vœu de miser sur la communauté maghrébine établie au Canada pour développer cette coopération. Elle recommande également la mise en place de plans régionaux maghrébins d'investissement et de diversification de l'économie pour faciliter le développement des relations économiques avec le Canada. N M