Le Festival du film amazigh prendra fin ce soir. L'Olivier d'or sera-t-il attribué ? Le verdict ce soir. Pour rappel, l'année passée, le jury avait décidé de ne pas l'attribuer. En attendant, une rencontre a réuni des professionnels, ce qui a donné lieu à un échange riche et fructueux concernant le cinéma. Un domaine marqué par le vide en Algérie comme le dira d'ailleurs Abderrahmane Bouguermouh, qui a relevé l'absence d'une réelle production cinématographique. “À chaque fois, les membres de ce festival trouvent la difficulté de trouver des productions cinématographiques. Un manque observé dans le cinéma algérien et amazigh encore plus, et il faut trouver des solutions avec le ministère, les sponsors, les producteurs, pour essayer de faire un peu plus de films pour que le festival offre des nouveautés. C'est dommage, parce qu'il y a une volonté des jeunes de faire du cinéma, mais ils sont bloqués et enchaînés comme on a été nous dans le passé par la censure. Ils sont bloqués par les problèmes économiques et culturels”, dira-t-il. Par ailleurs, les projections à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou se sont poursuivies avant-hier. La langue de Zahra, un documentaire de 93 minutes, de Fatima Sissani, à travers lequel elle est revenue sur la tradition orale chez la femme kabyle. La réalisatrice a filmé sa mère Zahra en France et en Kabylie durant plusieurs mois. La France est un monde nouveau pour cette maman, loin de sa terre où elle puisait sa rime, ses vers et ses métaphores. Malgré cet éloignement, Yemma Zahra est restée cet être à la force du verbe inouïe. La Nuit m'a dit, de Massinissa Ould Oulhadj, est un court métrage qui relate un duel entre la nuit et le poète, à l'intérieur d'une chambre close. La projection d'un film documentaire C'est ça la démocratie pour nous, de César Galindo, était une belle découverte. Enclavée dans les Andes péruviennes, la communauté des Uratari s'évade à travers les clichés de ce cinéaste dont les films sont projetés en “carte blanche”. Il met en exergue les pratiques ancestrales d'un peuple attaché à son sol et le travail de solidarité qui caractérise cette communauté ainsi que la pratique de la solidarité au niveau local. “Ce film a été réalisé dans un but éducatif. Non pour attirer le tourisme et loin d'un cadre folklorique, mais pour dire comment vit cette communauté et comment elle est”, dira le réalisateur. Cette projection a été suivie par celle de Ali Mouzaoui avec un film de fiction intitulé Le Menteur. Ce film, qui mérite bien des débats, raconte l'histoire de Si Ahcène, un officier de l'ALN retranché entre le fantôme de sa défunte épouse hantant sa mémoire et celle de Lila, sa fille amoureuse d'un jeune homme qui finit par mourir dans une affaire de drogue. Le film vague d'une histoire passée d'un homme éprouvé à un jeune mal dans sa peau, livré au mensonge pour gagner le cœur d'une fille. Hier, durant toute la journée au centre culturel de Larbâa Nath Irathen, une journée d'étude sur “l'image au service de la révolution” a été organisée. Elle a été animée par, entre autres, Daniel Maoudj, Mohamed Bensalah et Ali Haroun, alors que Abderrahmane Bouguermouh, Youcef El- Khatib et Mme Ighil-Ahriz étaient absents. Il s'agit pour les intervenants de montrer comment l'image est au centre de l'histoire, un travail de mémoire pour construire un avenir apaisé. K T