Les ministres arabes des Affaires étrangères, réunis hier à Bagdad, ont commencé leurs travaux consacrés à la rédaction d'une résolution destinée au sommet arabe aujourd'hui et qui devrait être consacrée en grande partie à la situation en Syrie. Mais toute initiative sur la Syrie semble vouée à l'échec, car la Syrie a averti hier qu'elle rejettera toute initiative émanant du sommet de la Ligue arabe prévu aujourd'hui à Bagdad. Le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdessi, a affirmé, dans un communiqué rendu public hier, que “depuis sa suspension de la Ligue arabe, la Syrie traite avec les Etats membres de cette organisation à titre bilatéral. La Syrie rejettera par conséquent toute initiative émanant de la Ligue arabe, à quelque niveau que ce soit.” À signaler que, pour la première fois dans l'histoire de la Ligue arabe, cette réunion est présidée par un Kurde, le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari, comme ce sera aussi le cas aujourd'hui avec le président Jalal Talabani. “Accueillir le sommet arabe à Bagdad est un message que l'Irak est de retour dans son environnement arabe et régional après avoir été isolé depuis 1990”, date de l'invasion par Saddam Hussein du Koweït, a affirmé M. Zebari. “Nous appuyons les ambitions légitimes du peuple syrien à la liberté et à la démocratie et son droit à choisir son avenir et ses dirigeants. Nous condamnons les actes de violence et les meurtres”, a-t-il ajouté. “Nous insistons pour que soit trouvée une solution politique et nationale et nous refusons toute ingérence étrangère dans la crise syrienne et soutenons les résolutions de la Ligue arabe et les efforts de Kofi Annan”, a-t-il encore dit dans son discours d'ouverture. Les dirigeants arabes se réunissent au moment où l'émissaire onusien a réussi à faire accepter, selon l'ONU, son plan par le gouvernement syrien et a également obtenu l'appui de Moscou et de Pékin, fidèles alliés de Damas. Seuls douze ministres des Affaires étrangères arabes sont présents à Damas, alors que les autres pays n'ont envoyé que des secrétaires d'Etat ou des ambassadeurs, selon une source officielle. La Ligue arabe compte 22 membres, mais la Syrie est absente, suspendue en raison de la répression d'un mouvement de contestation par le régime. Les chefs de la diplomatie doivent discuter d'une résolution appelant à un “dialogue national” entre le pouvoir et l'opposition. Le texte doit ensuite être approuvé jeudi lors du sommet des chefs d'Etat. Ils doivent aussi examiner les questions “palestinienne, de la Somalie et des dangers des armes nucléaires détenues par Israël”, selon le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi. M. T./Agences