La multitude d'avantages et de privilèges qu'offre le statut de député suscite des convoitises à telle enseigne que certains hommes politiques n'hésitent pas à retourner leur veste à la moindre occasion qui se présente, sans aucun état d'âme, quitte à s'attirer des hostilités. Ce qui explique, en effet, cette course frénétique au pouvoir à laquelle se sont livrés certains candidats dans la wilaya de Béjaïa qui n'est, certainement, qu'un échantillon de cette débandade qui gagne l'ensemble de la classe politique nationale. Sinon, quelle explication peut-on donner à une telle agitation politique ? L'on assiste à des mouvements de dissidence sans précédent. Les transfuges tous azimuts sont légion. C'est le cas, par exemple, du parlementaire sortant, Madjid Bektache, élu en 2007 sur la liste commune ANR-UDR, qui vient de rejoindre le RPR de Merbah dans l'espoir de se faire réélire en prévision du scrutin du 10 mai prochain. Cet ancien maire indépendant de la commune de Darguina a dû quitter son parti, le MPA (ex-UDR), dont il était membre du conseil national, après avoir été écarté de la tête de liste, confiée à une militante féministe. Pour sa part, le président de l'APC d'Aït R'zine, Abdenour Amghar, d'obédience FLN, a jeté son dévolu sur le parti de Chalabia Mahdjoubi, le MJD, en s'offrant la deuxième place sur la liste de la wilaya de Béjaïa, derrière un autre transfuge de l'ex-parti unique, Mohand Akli Bourouih en l'occurrence. L'actuel P/APC d'Adekar, indépendant, Idir Hamour, conduit la liste du Mouvement des citoyens libres (MCL). Rachid Bedjaoui, un ancien membre du comité central du PT, vient, lui aussi, de claquer la porte de son parti pour prétendre accéder à la députation sous les couleurs du tout nouveau parti FNJS (Front national pour la justice sociale), créé par l'ex-secrétaire général de la Coordination nationale des enfants de chouhada (Cnec), Khaled Bounedjma. Quant à la tête de liste du FNJS, elle revient à Abdelmalek Mohdeb, cadre d'Etat en gestion des affaires administratives et publiques, actuellement coordinateur de la commission de wilaya de Béjaïa chargée de contrôle de gestion des communes. Toufik Touahria, élu RND à l'APW de Béjaïa, suspendu récemment par son parti pour “indiscipline caractérisée”, se fera parrainer par le Parti du renouveau algérien (PRA). Enfin, pour les observateurs de la scène politique locale, la tête de liste de l'alliance des trois partis islamistes (MSP, Ennahda et El-Islah), appelée Algérie verte, Fassah Abderrahmane en l'occurrence, reste le candidat énigmatique des législatives du 10 mai prochain à Béjaïa. Inconnu au bataillon, le candidat de la coalition islamiste est un professeur d'enseignement professionnel (PEP) au CFPA de Sidi-Aïch. D'aucuns estiment, toutefois, que le choix de ce personnage comme la locomotive du trio islamiste en dit long sur l'ancrage de cette mouvance dans la région de Kabylie. K O