Après la division de Chypre en 1975 entre la Turquie et la Grèce, le pays a connu un grand phénomène d'immigration vers la Grande-Bretagne. Cette tendance a provoqué le déracinement de sa population qui s'est perdue entre plusieurs cultures. Le réalisateur chypriote Elias Demetriou (également scénariste du film) a soulevé ce problème social à travers une jolie œuvre poétique où s'entremêlent l'amour, l'espoir, la frustration et les désillusions. D'une durée de 102 minutes Fish n'Chips a été réalisé en 2011. “La sortie de ce film est prévue à Chypre pour le mois d'avril”, a souligné Elias Demetriou, avant-hier, à la salle Cosmos de Riadh El-Feth. Quant au public algérois, il a pu le découvrir dans le cadre des journées du film méditerranéen MéditerraCiné (du 31 mars au 7 avril), organisées par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), en partenariat avec MD Ciné. C'est l'histoire d'Andy, un immigrant chypriote, qui partage sa vie à Londres avec sa compagne allemande et sa fille. Nostalgique et mélancolique de son pays natal, il décide de partir en vacances chez son frère à Chypre. Aux côtés de sa petite famille, il redécouvre cette vie perdue loin de ses semblables et renaît de ses cendres. Ce Charlie (surnom des immigrants de Londres) se fixe l'objectif de se reconstruire une vie. Soutenu par sa compagne, ils ouvrent ensemble un restaurant de poisson et de frites en bord de mer. Plein d'espoirs et d'optimisme pour cette seconde chance qui vient de s'offrir à lui, il s'accroche à ce nouveau départ sans lâcher prise. Mais l'amère réalité finit par le poursuivre. Malgré un décor coloré à travers la mer, le sable fin, le soleil et les beaux paysages, le film renvoie une certaine amertume. Fish n'Chips met en relief ces personnages de nationalités différentes (Chypriotes, Allemands, Grecs, Turcs), déracinés, sans repères, ni mémoire et qui s'accrochent à des illusions perdues pour continuer leur chemin. H M