Lors du meeting qu'il a animé avant-hier à la Maison de la culture de la wilaya de Tamanrasset, le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère avec la mouvance islamiste. Dans une salle archicomble et devant une foule nombreuse, il a mis sur la sellette des candidats à la députation qui n'ont pas un programme précis mais qui osent parler en s'appuyant sur les fondements et principes de l'islam. “La bataille électorale se fait avec l'élaboration d'un programme politique consistant et non pas avec la religion. Nous sommes tous des musulmans et nous respectons notre religion. Toutefois, nous n'avons pas besoin de ceux qui œuvrent pour la division du peuple au nom de l'islam. Ce n'est pas aujourd'hui qu'on entamera la campagne électorale, mais je tiens à assurer que le prochain scrutin sera le fruit des réformes entreprises par le président de la République. Une cinquantaine de partis politiques entreront en lice avec plus de 3 000 listes de candidatures. Plus de 600 observateurs étrangers seront déployés dans 42 000 bureaux de vote. Les urnes, qui sont réalisées en verre transparent, seront surveillées par 5 représentants de différents partis politiques. C'est dire qu'il n'y aura aucune chance à la fraude électorale. Que le meilleur gagne”, a-t-il déclaré. L'alchimiste de chiffres du gouvernement a dressé un bilan des projets d'envergure réalisés en Algérie en général et à Tamanrasset en particulier durant la dernière décennie afin de mettre en garde contre l'opportunisme de certains “politiciens arrivistes” qui laisseront libre cours “aux manipulations étrangères”. “Le pays sera mis à l'épreuve le jour des élections législatives du 10 mai. Il y va de l'unité nationale et de la stabilité du pays”, souligne-t-il. Revenant sur les conflits opposant les membres de son bureau local et aux déclarations rapportées par certains médias sur l'annonce du boycott du scrutin du 10 mai par les militants et les cadres de sa formation dans la wilaya de Tamanrasset, Ahmed Ouyahia a assuré que “les personnes qui ont été à l'origine de cette rumeur n'ont rien à voir avec le RND et agissent pour le compte des autres partis politiques. Je tiens à confirmer que les candidats à la députation ont été démocratiquement désignés. Contrairement à ce qui a été dit, le parti n'est pas malade à Tamanrasset. Les Touaregs n'ont jamais l'idée de boycott en tête et le parcours politique du défunt Amenokal El-Hadj Moussa Akhamoukh en est la meilleure preuve”, a-t-il corroboré. “Nous partageons plus de 1 000 kilomètres avec le Mali” À l'occasion, le SG du Rassem-blement national démocratique est revenu sur la situation qui prévaut au nord du Mali en déclinant la doctrine de l'Algérie dans la lutte antiterroriste. “Le Mali vit une situation d'instabilité très préoccupante à quelques centaines de kilomètres de nos frontières. Cependant, et en refusant de s'ingérer dans les affaires internes de son voisin, l'Algérie condamne les manœuvres faites par les rebelles pour la proclamation de l'Etat touareg. Du fait que nous partageons plus de 1 000 kilomètres avec ce pays, nous sommes sans nul doute concernés par les derniers évènements ayant secoué Tombouctou, Kidal et Gao”, confirme Ouyahia. Vu l'expérience tirée par l'Algérie de son long combat contre le terrorisme, il a opté pour la solution du dialogue afin d'éviter d'ensanglanter encore davantage ce pays avec qui nous entretenons des relations qui remontent à 600 ans. Plus loin, il revient sur l'attentat du 3 mars. “La dernière attaque terroriste contre le groupement de la gendarmerie de Tamanrasset nous a été une sorte de rappel sur l'importance de l'indépendance et de la stabilité sécuritaire. Ce sont les deux facteurs importants pour le développement d'un pays. Néanmoins, je profite de l'occasion pour rassurer qu'en dépit de tout ce qui se passe au niveau de nos frontières, l'Algérie va bien et dispose de tous les moyens pour maîtriser la situation et préserver son indépendance et son intégrité territoriale”, a-t-il conclu. R K