Depuis l'avènement du professionnalisme en Algérie, les clubs peinent encore à trouver les finances pour faire face aux exigences de la compétition. Des voix se sont élevées pour tirer la sonnette d'alarme en raison de la santé financière critique dont la plupart des formations de l'élite souffrent. Bien que les présidents de club reprochent à la tutelle d'avoir laissé les équipes livrer à eux-mêmes, il n'en demeure pas moins que les actuels dirigeants des clubs ont une grande part de responsabilité par rapport aux difficultés financières rencontrés. Pourquoi ? La première tare commise par les instances concernées est d'avoir confié le travail de la constitution des sociétés par actions aux présidents des CSA (club sportifs amateurs). Croyant que cela allait grandement faciliter la tâche aux éventuels acquéreurs et autres investisseurs, cette mission attribuée aux dirigeants des CSA s'est avérée au final une mauvaise idée. Se sentant menacer par l'arrivée des éventuels investisseurs et autres hommes d'affaires qui veulent investir dans le football, les présidents des clubs amateurs ont, au contraire, compliquer l'existence aux gens voulant investir dans les clubs algériens. Ne voulant surtout pas perdre la main mise sur la balle ronde nationale pour des raisons impératives d'intérêts, ils ont prôné la politique de résistance. L'arrivée de Haddad à l'USMA est la meilleure preuve. En effet, au départ, le propriétaire de l'ETRHB a éprouvé toutes les peines du monde pour devenir par la suite actionnaire majoritaire après ses déboires avec Saïd Allik qui voulait revenir sur ses engagements pourtant signé avec Haddad après s'être rendu compte que son règne à l'USMA allait prendre fin. Ce qui va arriver à Allik sera pris en exemple par des présidents de CSA qui règnent toujours en maître absolu en bloquant la route aux futurs acquéreurs. Pourtant, plusieurs investisseurs se sont bousculés au portillon des grandes écuries algériennes à l'image du Mouloudia d' Alger qui a vu tour à tour plusieurs hommes d'affaires afficher leur désir de racheter les actions du doyen. Mourad Louadah, le propriétaire de Mobiline, Francesco Pellicano (directeur de la société mixte algéro-italienne), et récemment Eddir Loungar (le Franco-Algérien à la tête de plusieurs sociétés en France) n'ont pas caché leur intérêt d'injecter de l'argent frais à la SSPA/le Doyen. Mais les négociations capotent à chaque fois principalement en raison de l'absence de volonté des actuels dirigeants à remettre les clés des clubs aux hommes qu'il faut. Et pour faire fuir les investisseurs, les actuels responsables de CSA ont trouvé l'astuce qui consiste à survaluer le patrimoine en exigeant des sommes faramineuses pour des clubs, à vrai dire, qui ne valent rien. Autrement dit, au lieu d'encourager la venue des investisseurs, certains trouvent un malin plaisir de fixer la barre à un niveau pas du tout encourageant. C'est dire que l'environnement qui y règne actuellement n'encourage guère l'application de la politique de professionnalisme en Algérie. Devant un tel constat amer, les pouvoirs publics et le ministère de la Jeunesse et des Sports n'ont pas d'alternative que de revoir leur politique. Pour garantir l'application et l'accompagnement des clubs vers le professionnalisme, le MJS doit jouer le rôle du gendarme. D'abord, en chassant les dirigeants actuels de leurs postes ensuite ouvrir les capitaux des clubs aux éventuels acquéreurs. La solution existe bel et bien ! N. T.