“Nous avons besoin d'un appui international mais nous ne l'avons pas”, a indiqué, en conclusion de son intervention, le représentant du Nigeria, hier, lors du séminaire sur la lutte contre la radicalisation organisé par le Caert et l'UFL. Membre du DSS, service de renseignement du Nigeria, il a dressé un tableau plutôt sombre de la situation sécuritaire dans son pays. Que ce soit au Nord avec Boko Haram, ou dans le delta du Niger où sévit le banditisme avec des prises d'otages récurrentes. Les causes de cette dégradation, de l'extrémisme et du terrorisme sont les mêmes partout à travers le continent, a-t-il relevé, reconnaissant que les programmes de réinsertion sont prises de vitesse par l'activisme de Boko Haram qui dispose de moyens financiers considérables pour mener ses actions et recruter. Il propose une panoplie de mesures pour endiguer le phénomène allant de l'éducation, de la lutte contre les injustices, l'exclusion, la marginalisation, la sensibilisation, la bonne gouvernance et la redistribution équitable des revenus du pétrole, un rôle plus actif pour les acteurs sociaux. Car, a-t-il estimé, l'approche du gouvernement est inadaptée et irréaliste. Ould Chouef, théologien mauritanien, a mis l'accent sur l'ignorance qui caractérise les éléments terroristes, alors que le théologien algérien, invité à cette occasion, s'est montré didactique en recentrant le débat religieux. Il insistera sur le rôle des ulémas qui sont l'unique référence en matière d'interprétation. Il en suggère de même pour l'origine des fetwas dont les auteurs répondent à des critères précis. Pour la clôture du séminaire, le premier sur ce thème organisé par l'UFL et le Caert, les parlementaires ont adopté une déclaration finale lue par le député Abdelhamid Si Affif dans laquelle les élus dénoncent les actes terroristes ainsi que l'atteinte à l'intégrité territoriale du Mali. Ils s'engagent, par ailleurs, à contribuer à ce combat, soutiennent la stratégie globale adoptée par les pays du champ, apportent leur soutien et appellent au renforcement des moyens des deux mécanismes, le Cemoc et l'UFL, dont ils saluent, au passage, les efforts. Ils mettent, également, l'accent sur l'approche sécuritaire et législative commune et appellent à la coopération entre les “institutions des pays du champ en charge des questions judiciaires, douanières, policières et financières à l'effet de faire face avec plus d'efficacité à la menace terroriste et ses connexions avec les autres formes de criminalité transfrontalière”. Dans leurs conclusions des travaux, les organisateurs recommandent aux gouvernements des mesures à même de favoriser la sensibilisation contre les méfaits du radicalisme, des mesures socioéconomiques, l'implication des acteurs sociaux, religieux dans le combat contre le terrorisme. Recommandent-ils également pour les parlementaires un rôle accru dans la coopération régionale, l'échange d'informations et des expériences, renforcer la démocratie, les droits de l'Homme, la justice sociale en soutenant des mesures de développement en associant la société civile. Enfin, à l'endroit du Caert et de l'UFL, il est suggéré de mettre en place un groupe de travail associant la société civile, les leaders religieux, les chefs traditionnels et les médias pour l'élaboration d'une feuille de route contre la radicalisation, d'un programme de sensibilisation et l'assistance des états à la mise au point de stratégie de prévention et de lutte contre le phénomène et l'extension de ces actions à tout le continent à travers des séminaires et des rencontres du même genre. D B.