Le début de la campagne électorale est pourtant prévu pour aujourd'hui le 15 avril, mais à Tizi Ouzou, cette wilaya connue, il est vrai, pour être une vaste arène des débats électoraux mais également pour ses records en matière d'abstention aux élections, l'ambiance semble plutôt morose et les élections, qui auront lieu dans 25 jours, n'emballent toujours pas grand monde. À travers les importantes agglomérations comme dans les chefs-lieux communaux et les villages, les panneaux d'affichage répartis en 32 espaces réservés au même nombre de listes en compétition dans la wilaya, écument les murs depuis déjà plusieurs jours. Les sièges des partis politiques traditionnellement implantés dans la région et des formations fraîchement agréées commencent à prendre ou à reprendre des couleurs. De l'ambiance aussi. À l'intérieur, candidats et militants affûtent leurs armes, mais à l'extérieur, le citoyen semble plutôt plus branché aux prix des fruits et légumes sur le marché qu'élections. “Avec un prix de 120 DA le kg de pomme de terre, pour ne citer que ce légume, je pense plutôt à ce que mes enfants devront se nourrir ce soir”, rétorque un quadragénaire interrogé au sujet des élections législatives. Cette réponse est celle qui revient le plus sur les langues à Tizi Ouzou. “Qu'ont-ils fait pour notre région tous les députés que nous avions eu à élire par le passé ?!” s'exclame un autre père de famille. D'autres encore s'interrogent plutôt sur l'utilité de contribuer à élire des députés qui, comme à leur habitude, se consacreront à se remplir les poches tout en tournant le dos aux populations une fois élus. C'est dire que convaincre la population locale à voter, et encore se distinguer du lot, ne sera sans doute pas une tâche facile pour les candidats à ces élections. S. L