Selon une source digne de foi, nous apprenons qu'une enquête judiciaire a été ouverte auprès du procureur de la République de la wilaya de Saïda suite aux tragiques incidents qu'a connus le match de football MCS-USMA, samedi dernier. À la fin de la rencontre, rappelons-le, les supporters du club local ont envahi le terrain, causant notamment des blessures graves à six joueurs et un dirigeant de l'USMA, à trois policiers et à plusieurs supporters. Des dégâts considérables ont été occasionnés à l'intérieur et à l'extérieur du stade. 45 personnes ont été, du reste, interpellées par la police et sont toujours en détention en attendant leur comparution devant la justice. Les responsables de l'USMA ont déposé une plainte pour tentative d'homicide, incitation à la violence et non-assistance à personne en danger. Dans le cadre de cette enquête, apprend-on, la Ligue de football professionnel, présidée par Mahfoud Kerbadj, a décidé de se porter partie civile. Il est attendu donc dans le cadre de cette enquête que les supporters arrêtés — également poursuivis pour destruction de biens publics et trouble à l'ordre public — soient auditionnés. Le responsable de la sécurité lors de cette rencontre, un commissaire de police, précise-t-on, doit aussi se justifier par apport à la passivité du service d'ordre dans le cadre de cette enquête de même que le directeur du stade. Il apparaît, en effet, clairement que les conditions de sécurité n'étaient pas réunies dans ce match. Les dirigeants du MCS et de l'USMA seront également entendus dans cette affaire et même certains joueurs de l'USMA auxquels il est reproché, confie notre source, d'avoir provoqué les supporters locaux et agressé un photographe. La date du procès n'est pas encore arrêtée, souligne notre source. Dans la limite de ses prérogatives, la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a infligé lundi une suspension de huit matches pour le stade de Saïda ainsi que le huis clos pour toutes les rencontres que devra accueillir le club hors de ses bases. C'est-à-dire que le MCS devra recevoir hors de Saïda et à huis clos durant la fin du présent championnat et pendant toute la phase aller de la saison prochaine. Si certains ont estimé que les sanctions de la LFP ne sont pas à la hauteur de la gravité des incidents, il faut savoir que ce genre d'affaire relève beaucoup plus du pénal. Il appartient à la justice de déterminer les responsabilités et de punir les coupables et non pas évidemment à la LFP qui ne peut prononcer que des sanctions techniques dictées par son code disciplinaire. Le communiqué de la commission fait justement référence à la procédure judiciaire. “Cette affaire continuera d'être suivie compte tenu de la plainte déposée par l'USMA auprès du procureur de la République pour les agressions de ses joueurs et qui relève du pénal”, note la LFP. Autrement dit, si des joueurs, des dirigeants ou des techniciens sont condamnés dans le cadre de cette enquête, la LFP prononcera également contre eux des sanctions sportives qui peuvent aller jusqu'a la proposition de radiation à vie du mouvement sportif national. Attendons donc le procès qui risque d'être fortement médiatisé en Algérie, et ce, au moment où le procès de 75 personnes, dont neuf policiers, suite à des émeutes qui avaient fait plus de 70 morts à l'issue d'un match de football à Port-Saïd, s'est ouvert hier au Caire (Egypte). S L