Pour ne pas changer, les partis politiques algériens ne se soucient guère non plus des questions alambiquées de l'économie. Pour eux, “El'likhlaq may'diya3”. Pourquoi compter, alors que l'argent coule à flots dans les tiroirs ? Autant vivre au jour le jour ! De toute façon, il n'y a que le bon Dieu qui sait de quoi sera fait demain… Pense-t-on au sein de bon nombre de nos organisations partisanes. Patch antidouleur Aujourd'hui, on entame le quatrième jour de la campagne électorale officielle. Tout ce qui a déjà été dit, et nous gageons qu'il en sera de même pour les jours à venir, concernera essentiellement les questions d'ordre social. Une préoccupation majeure, sans l'ombre d'un doute, qui englobe la crise du logement, la cherté de la vie, le chômage… et bien d'autres maux sociaux, tous aussi légitimes les uns que les autres. Mais le problème est que ces attentes sont faussement perçues, gauchement interprétées et mal traitées. Tous ces besoins sont d'ordre socioéconomique. Par conséquent, il ne peut y avoir qu'une réponse socioéconomique. Or, dans “socioéconomique”, il y a “économique”. Un besoin social ne se nourrit que du fruit d'une bonne semence économique. Quelle que soit sa nature. Les milliards injectés en guise de patch antidouleur ne suffiront jamais, d'autant qu'ils n'atterrissent pas toujours là où il faut. La mamelle à pétrole va se tarir un jour et il ne lui restera, à l'indigent, que ses yeux pour pleurer. Comme dit un vieil adage chinois “si tu veux aider quelqu'un à se nourrir, ne lui donne pas tous les jours du poisson, mais apprends-lui à pêcher !”. La renationalisation évoquée En fait, manger est un acte social, par contre pêcher est un acte économique. Les deux font nourrir son homme. Mais le second encore plus… il dégage une plus-value pour tous les autres. Toute la différence est là ! Le tout-social, autrement dit le populisme, nuit à l'économie d'un pays. A contrario, un judicieux programme économique fait la richesse de toute une nation. à faire cependant le distinguo entre l'économie de bazar, import-import de produits hétéroclites revendus en l'état, et un véritable plan de relance de l'industrie hors hydrocarbures, au travers du chaînon manquant de PME, pourtant incontestable fer de lance. La chef de file du PT prône quant à elle le retour manu militari à la renationalisation des entreprises privatisées. Sus aux patrons ! Malbrough s'en va-t-en-guerre ! Même son de cloche parmi les plus jeunes partis. Leur programme s'apparente davantage à “Malbrough s'en va-t-en-guerre” contre le système en place, qu'à des schémas économiques généraux de sortie de crise. Sinon, que dire de ce qu'on appelle communément “les grosses cylindrées” de notre brumeux paysage politique, à savoir les “partis uniques”… dans leur genre. Ont-ils eu un seul jour le temps de s'occuper de la chose économique ? Non… Occupés qu'ils sont à balayer devant leur porte, ça peut attendre. Et puis, à quoi bon ! Ils étaient 23 chefs de parti dans la revue Eco à aborder plusieurs points se rapportant à l'investissement, la relance du BTPH, l'agriculture, la place du privé dans le secteur de l'énergie, la relation secteur public-secteur privé, le développement du tourisme, les priorités nationales dans les négociations avec l'OMC, les rapports de l'Algérie avec l'UE et avec l'UMA, et bien d'autres points périphériques. Mais de ces deux formations, aucune réponse ! Motus et bouche cousue, l'économie, c'est sacré ! Du moins, concernant le RND, on attendra de faire une meilleure appréciation des 7 grands axes et 14 volets de son programme économique, dévoilé à ces débuts de campagne. Sans feuille de route économique, il va encore falloir naviguer à l'aveugle. Difficile de reconnaître les siens ! R. L. [email protected]