Animant hier un meeting populaire, Ahmed Ouyahia a articulé son discours, fait en tamazight, sur quatre points principaux, à savoir la menace islamiste, le bilan du gouvernement, le développement de la région de Kabylie et le mouvement de révolte qui a secoué le monde arabe. Après avoir rendu un vibrant hommage à la Kabylie, ses hommes et ses femmes, qui, dit-il, avaient de tout temps consenti d'énormes sacrifices pour le pays, le patron du RND s'est longuement attaqué à l'Alliance verte. “Il faut voter si vous voulez éviter de vous retrouver en kamis et en barbe”, dit-il, faisant allusion à l'Alliance verte qu'il n'a pas hésité à descendre en flammes. “L'Algérie n'est ni la Tunisie ni le Maroc, ceux qui comptaient sur une avancée verte ont-ils quelque chose à proposer ?” s'est-il interrogé, parlant tantôt de kamis et tantôt de kamis garni de cravate, faisant allusion à Abou Djerra Soltani. “Nous, par contre, nous ne sommes venus ni vous insulter, ni vous faire entrer au Paradis, ni vous apprendre l'islam, et encore moins critiquer le pouvoir dont on fait partie”, dira en substance Ahmed Ouyahia qui bifurque ainsi sur le terrorisme. “Le terrorisme est vaincu partout dans le pays, et c'est ici qu'il sera enterré définitivement”, a-t-il ajouté, rendant au passage hommage aux Patriotes, gardes communaux et rappelés du service national qui ont permis à l'Algérie de rester debout. Poursuivant ses attaques contre les islamistes, le patron du RND dira que “c'est le vent de l'orient qui nous a ramené le hidjab qui a remplacé le haïk traditionnel et qu'on veut substituer à la robe kabyle”. Cette déclaration d'Ouyahia sonne, il est clair, comme un appel à la résistance face à l'islamisme rampant. De fil en aiguille, Ouyahia aborde les révoltes arabes en déclarant que “le vent souffle dans tous les sens, il vient de l'Orient et de l'Occident et on qualifie ça de printemps ! Mais moi, je le qualifie d'hiver”, avant d'orienter ses flèches vers les démocrates. “N'écoutez pas le chant des sirènes qui chantent au nom de la démocratie”, lance-t-il. Et d'ajouter : “Notre Révolution, on l'a faite en 1954 et le printemps, on l'a connu le 19 mars 1962 et en avril 80 avec le Printemps berbère.” Comme à son accoutumée, Ouyahia n'a pas manqué l'occasion de ce meeting pour défendre le bilan du gouvernement. “Nous, nous n'allons pas vous distribuer l'argent de Hassi-Messaoud, comme certains le promettent. Cependant, nous participons à la poursuite de l'effort entamé dans la construction du pays.” En ce sens, Ouyahia rappelle plus particulièrement les réalisations faites et celles à venir dans la wilaya de Tizi Ouzou. “38 000 logements sont réalisés et 64 000 autres sont à venir, le gaz naturel a touché 60 000 foyers et il atteindra 130 000 prochainement. Six nouveaux hôpitaux seront réalisés bientôt dans cette wilaya qui vient de bénéficier également de deux nouvelles zones industrielles”, a-t-il déclaré tout en plaidant pour la suppression de la taxe sur la location de logement et la relance de l'investissement pour permettre l'accès à une véritable prospérité. En évoquant le sujet de l'investissement, Ouyahia n'a pas manqué de rendre un hommage particulier à Rebrab et Haddad pour leurs réalisations. Avant ces deux chefs d'entreprise, Ouyahia a rendu hommage également à Hocine Aït Ahmed. “On diverge en politique mais, dans les moments difficiles, il est toujours là pour permettre à l'Algérie de rester debout”, a-t-il déclaré au sujet du fondateur du FFS. S L