Le patron du RND, Ahmed Ouyahia, n'a pas tardé à répondre aux accusations du président de la CNSEL, Mohamed Seddiki, à partir de la capitale du Djurdjura, où il a tenu hier matin un meeting à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. «Il est normal que je parle des réalisations de l'Etat.» Notre parti fait partie du pouvoir et j'ai parlé de ce que nous avons réalisé, et il est tout à fait logique de l'évoquer dans notre campagne électorale», a rétorqué le secrétaire général du RND à Mohamed Seddiki. Ce dernier, pour rappel, reproche à Ahmed Ouyahia dans une déclaration à la presse «de s'approprier toutes les réalisations du pays. C'est ce qu'il ne cesse de marteler dans ses meetings, alors qu'il est le premier à savoir que tout ce qui a été réalisé dans ce pays, c'est grâce à la rente pétrolière. M. Ouyahia doit donc cesser cette campagne. Dans le cas contraire, la justice interviendra pour le forcer à corriger son discours». Le premier responsable du RND a expliqué aussi que ses déclarations sur les réalisations de l'Etat constituent une réponse à l'opposition. Il dira à ce propos : «Dans tous les pays du monde, l'opposition reproche au pouvoir de n'avoir rien fait, ce qui est le cas aussi en Algérie ; dans ce cas, je suis tenu de répondre et d'affirmer le contraire et de défendre ce que le RND a participé à réaliser». En abordant d'autres sujets politiques, Ahmed Ouyahia a indiqué, dans une salle pleine comme un œuf, que son parti ne s'est pas présenté pour le changement. «Le RND a été créé pour défendre l'Etat et ses institutions dans une période très difficile, au moment où des personnes évitaient même les caméras de la télévision, et Dieu merci, notre pays est debout aujourd'hui. Donc si nous nous présentons aujourd'hui aux prochaines élections législatives, ce n'est pas pour un changement, mais plutôt pour la continuité». Ouyahia reproche aux partis politiques qui prônent le changement de n'avoir aucune proposition et aucun programme politique. Le patron du RND n'a pas raté aussi cette occasion pour critiquer vertement les partis de la mouvance islamiste et plus particulièrement l'Alliance verte. «Un leader de parti islamiste n'a pas hésité à dire qu'il va distribuer l'argent liquide de Hassi Messaoud aux citoyens, je me demande ce qu'il dira à ce citoyen lorsqu'il lui demandera un logement, une école, un hôpital ou autres ?» Evoquant le contexte politique international et les soulèvements populaires dans certains pays du monde arabe, Ouyahia fera remarquer que ces pays ont à vrai dire vécu «un hiver arabe, pas un printemps». Il regrettera au passage la situation de chaos dans laquelle se trouve aujourd'hui la Libye. «Les Algériens ont vécu leur printemps en mars 1962 lorsque Krim Belkacem avait signé les accords d'Evian, puis en avril 1980 et en octobre 1988» , fera rappeler le premier responsable du RND. «Nous allons enterrer le terrorisme en Kabylie» Abordant la situation sécuritaire qui prévaut en Kabylie, Ouyahia a déclaré que «le terrorisme sera enterré ici en Kabylie». L'invité de la ville des Genêts a présenté un programme ambitieux pour le développement local au profit de la wilaya de Tizi Ouzou. Il a promis de réaliser dans un avenir proche 68 000 logements, de régler le problème de surélévation dans le cadre de l'habitat rural, de construire 6 hôpitaux, de réaliser le raccordement de 130 000 foyers aux réseaux du gaz naturel, etc. Ouyahia a fait rappeler à l'assistance le patriotisme historique des Kabyles depuis la nuit des temps. Il n'a pas d'ailleurs raté cette occasion de tirer quelques fléchettes sur la Turquie. «En 1830, lorsque les autorités turques de l'époque ont vendu l'Algérie à la France, 20 000 Kabyles se sont rendus volontairement à Staouéli pour combattre l'envahisseur», a déclaré Ahmed Oyahia fortement ovationné par l'assistance.