Les émiratis souhaitent “donner un nouvel élan” aux relations de partenariat avec l'Algérie, “pour dépasser la situation de blocage dans certains projets d'investissement”. C'est du moins ce qu'a indiqué, lundi à Alger, le ministre de l'économie émirati, Soltane Ben Saïd El-Mansouri, en marge de la 10e commission mixte bilatérale. On se souvient, jusqu'au milieu de 2008, le secteur de l'immobilier constituait l'attrait principal pour les investissements des sociétés émiraties. Plusieurs sociétés immobilières, dont Emaar, Al-Qudra et Emirates International Investment Company (Eiic), avaient annoncé des projets de plusieurs milliards de dollars. Ces annonces ont été suivies par de nouveaux investissements dans le secteur industriel, comme celui d'Emirates Aluminium International, une société basée à Dubaï qui a annoncé la construction d'une aluminerie d'une valeur de 5,1 milliards d'euros à Béni Saf, et celui d'Eiic dans le câblage électrique, l'agriculture et la banque. Mais l'avènement de la crise financière a réduit l'engagement des Emirats arabes unis en Algérie, dans la mesure où les investisseurs émiratis ont vu les conditions de financement se resserrer dans leur propre pays, obligeant plusieurs fonds d'investissement à réduire leurs activités, voire à se retirer totalement de certains projets. Ainsi, l'entrepreneur Emaar Properties basé à Dubaï a annulé quatre très grands projets. Interrogé par l'APS, le ministre de l'économie émirati a répondu qu'Emaar pourrait relancer ces projets “si des opportunités qui garantissent un rendement et une protection des investissements” se présentent. Soltane Ben Saïd El-Mansouri a confié avoir eu des discussions avec le ministre des Finances, Karim Djoudi, sur les projets du groupe Emaar. Le ministre de l'économie émirati a affirmé qu'Emaar avait abandonné ses projets pour des raisons d'ordre fiscal. Le groupe avait aussi contesté la règle de 51/49% régissant les investissements étrangers en Algérie. “Emaar est l'une des grandes entreprises de l'immobilier qui a une réputation mondiale. Ces entreprises ont certaines exigences auxquelles la partie algérienne doit répondre”, a-t-il souligné, tout en reconnaissant que la crise financière qui a secoué l'émirat de Dubaï en novembre 2009 a aussi participé à ce retrait. Le groupe Emaar avait signé en mars 2008 avec le ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement un protocole d'accord portant sur la réalisation, en Algérie, d'importants projets d'investissements intégrés. Emaar devait aux termes de cet accord réaliser une ville “santé” (Healthcare City) et des infrastructures touristiques et d'autres à usage public à Sidi Abdallah (Alger) sur environ 400 ha. Le projet de la baie d'Alger, le plus important investissement qu'Emaar comptait réaliser en Algérie, avait été alors écarté de cet accord, compte tenu de ses spécificités. L'autre projet emblématique des émiratis, Dounya Parc, confié à Eiic, a été relancé récemment. Deux conventions d'investissement ont été signées, en mars 2011, entre le groupe émirati et l'Andi. En tout état de cause, le ministre des Finances a annoncé la mise en place d'une commission de suivi de l'investissement “qui va pendre en charge les investissements algéro-émiratis, qui sont réalisés ou en voie d'être réalisés”. La commission, qui se réunira semestriellement et évaluera la situation des projets d'investissement entre les deux pays, soumettra aux présidents de la commission mixte “les difficultés rencontrées sur certains investissements”, a précisé le ministre. Plusieurs projets de partenariat ont été par ailleurs identifiés. Dans le secteur des finances, les émiratis ont soumis à la Banque d'Algérie des demandes d'agrément pour quatre banques. Dans le domaine de la santé, la commission a approfondi l'examen de deux grands projets d'investissement, dont l'un dans les médicaments avec la Pharmacie centrale des hôpitaux qui est “presque finalisé”. Pour rappel, la pharmacie centrale des hôpitaux et la firme émiratie d'industrie pharmaceutique Jalfar ont signé un accord de partenariat dans le domaine de la production des solutés massifs. Le plus grand projet, discuté lors de cette session, est celui de l'énergie solaire entre Sonelgaz et un partenaire émirati, notamment dans la production des panneaux solaires, que les émirats arabes unis fabriquent avec des partenaires allemands. M R