Tout comme il aura été le tout premier joueur au monde à avoir bénéficié de l'article 18 du règlement d'application des statuts des joueurs qui visait l'abolition de toute limite d'âge pour jouer pour une autre sélection, il aura été le premier de la glorieuse “génération 2010” à tirer sa révérence et à annoncer sa retraite internationale. Le défenseur central et capitaine de l'EN, Anthar Yahia, 30 ans, ne portera ainsi plus le maillot vert de la sélection nationale. Cette décision, il l'a annoncée hier sur le site de la Fédération algérienne de football. “C'était pour moi une décision très difficile à prendre et à laquelle j'ai réfléchi pendant longtemps, mais à un moment donné il faut savoir partir et laisser la place à une nouvelle génération qui arrive pour construire quelque chose de beau en équipe nationale”, a déclaré Anthar Yahia sur le site de la FAF. “C'est une décision qui me fait mal au cœur, car une grande histoire d'amour me lie à l'équipe nationale et au public algérien avec qui j'ai partagé des moments d'émotion tout au long de ma carrière internationale”, soulignera encore, ému, le sociétaire du FC Kaiserslautern pour lequel “c'est une page qui se tourne”. “Mais j'espère que d'autres joueurs amoureux du pays et des couleurs nationales pourront également graver leurs noms en écrivant d'aussi belles pages pour le football national, car jouer pour le maillot national est une lourde responsabilité”, ajoutera encore celui qui restera immortalisé sous le maillot vert de l'EN par le somptueux et inoubliable but marqué à l'Egypte, le 18 novembre 2009, au stade de la citadelle rouge d'Omdurman, qui a propulsé l'Algérie au mondial 2010. Avec ses 53 sélections pour six buts marqués, Anthar Yahia restera assurément comme l'un des tout meilleurs défenseurs ayant porté le maillot vert. S'étant déclaré “fier d'avoir joué pour son pays et d'avoir servi l'Algérie avec tous les souvenirs que je garde et en particulier la qualification historique de l'équipe nationale pour la Coupe du monde 2010, car c'est des moments qui restent gravés dans la mémoire”, celui qui a honoré sa première cape voilà maintenant presque huit ans, plus précisément le 15 janvier 2004 lors du match amical Algérie-Mali, ayant précédé la CAN tunisienne, insistera, en parallèle, sur le fait de n'avoir “jamais eu de problèmes”, ni avec ses coéquipiers ni avec ses entraîneurs, encore moins avec les responsables du football, auxquels il souhaite bien évidemment “de tout cœur bonne chance surtout pour les prochaines échéances”, non sans remercier le président de la FAF et l'entraîneur national, Vahid Halilhodzic, qui ont “respecté (sa) décision”. Décoré lundi soir à la Résidence Djenane El-Mithak en marge de la réunion entre le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, et le président de la Fédération internationale de football (Fifa), le Suisse Joseph Sepp Blatter, Anthar Yahia a reçu la médaille de l'Ordre du mérite national du football comme ultime reconnaissance pour sa carrière et ses exploits en vert. Une carrière à laquelle il a, finalement, décidé de mettre fin à seulement un mois de la “trilogie de juin” et ces trois échéances décisives dans la course à la CAN-2013 et à la Coupe du monde 2014. Une décision, quelque peu surprenante, pour quelqu'un qui avait affirmé il y a peu “avoir consenti d'énormes sacrifices financiers pour quitter l'Arabie saoudite (En-Nasr) et retourner en Bundesliga dans le but de garder (sa) place en équipe nationale”. De là à dire que c'est sur conseil du sélectionneur Vahid Halilhodzic qu'il aurait “précipité” cette décision afin d'éviter de vivre le même scénario désobligeant que son coéquipier en sélection et beau-frère Karim Ziani, il y a un grand pas à franchir et, franchement, nous ne nous sentons pas capables, à l'heure actuelle, d'une telle enjambée. En revanche, sa baisse de régime, ses dernières prestations plutôt fort décevantes et la montée en puissance de Carl Medjani l'auraient forcément incité à prendre une telle décision qui lui garantit, au moins, une sortie par la grande porte et avec les honneurs. R B