“Rien n'est plus vivant qu'un souvenir.” Cette phrase de l'auteur Federico García Lorca résume ce récit. Une restitution d'un pan de l'histoire de la ville d'Alger, de son quotidien. “Aujourd'hui, l'histoire est plus que jamais révisée ou même inventée par ceux qui ne souhaitent pas connaître le passé véritable. Ils sont plus à l'aise avec un passé qui s'accorde à leurs intérêts et notre époque est celle de la grande mythologie historique” avait une fois déclaré l'historien britannique Eric Hobsbawm. Cette déclaration explique bien la raison de la parution de Eclats de soleil et amertume, de Kader Benamara, un Algérien à la retraite, qui a passé la majeure partie de sa vie à l'étranger, vivant actuellement en Autriche. En effet, à l'occasion de la sortie de ce récit, l'association Les Amis de la Rampe Louni-Arezki (ex-Rampe Vallée) a organisé, samedi, à partir de 14h, en son siège (Palais El Menzeh, à La Casbah), une rencontre avec l'auteur en présence d'une forte assistance. Paru aux éditions Barkat, et préfacé par Kaddour M'hamsadji, ce livre est une réminiscence de M. Benamara, relatifs à une période donnée de sa vie : 1942 (le débarquement des alliés) à 1965 (année où il a quitté l'Algérie pour tenter sa chance sous d'autres cieux). D'emblée, l'invité de cette rencontre a expliqué les raisons qui l'ont poussé à écrire ce livre qui se veut, comme asserté par Lounis Aït Aoudia, président de ladite association, “un hymne d'amour à Alger et à La Casbah”. L'envie d'écrire ce récit, selon son auteur, remonte à quelques années. L'idée a germé suite à un long échange entre lui et l'écrivain Abderrahmane Mekhlef, qui a abouti à l'amer constat : “l'histoire de l'Algérie est mal enseignée”. Et d'ajouter que “ce livre est dédié aux jeunes Algérois d'aujourd'hui qui n'on pas connu cette ville”. À travers son travail autobiographique, Kader Benamara a raconté sa vie, celle de son quartier et celle de sa vie. “J'ai ajouté du rythme pour un meilleur déroulement”, a-t-il affirmé. Des images figurent dans cet ouvrage, afin de mieux situer le lecteur à travers ce dédale de noms et de lieux. Comme des repères, les souvenirs de l'auteur constituent ce fil d'Ariane qui permet au lecteur de se retrouver, d'imaginer La Casbah et Alger qu'il a connues, celles de l'imaginaire collectif, où “il existait avant beaucoup de cohésion”. “Il y avait dans cette ville une riche diversité humaine et une société complexe, pleine de contrastes et de paradoxes. J'ai tenté de faire revivre ce monde vibrant et plein de drames, autant que je m'en souvienne”, écrit-il en page 5 de son récit. Le titre, quant à lui, reflète la situation d'aujourd'hui mais également celle d'antan. Il exprime, comme il a affirmé “la déception de l'après-guerre. Mais j'espère que ça va changer avec la jeunesse”. Une frange de la société sur laquelle il fonde ses espoirs de voir sa ville et son quartier qui l'ont vu naître et grandir, renaître de leurs cendres. Toute cette histoire, comme il a avoué, est écrite avec simplicité, sans détour aucun. Il a d'ailleurs tenu à assurer et rassurer l'assistance sur l'inexistence d'une quelconque partie fictive dans son récit. Il retrace “un pan d'histoire plein d'imprévus, dictés par des évènements hors du commun ; je narre un pan d'histoire meublée d'espérances et aussi entrecoupée de moments sombres”. C'est autour de cette optique que s'articule Eclats de soleil et d'amertume. A I