Inextricable est le moins que l'on puisse dire le conflit opposant les fonctionnaires de la justice à leur département. Les travailleurs ont été contraints de reprendre du service, alors que leurs collègues syndicalistes sont en grève. Les membres du bureau fédéral du Syndicat autonome des fonctionnaires de la justice bouclent aujourd'hui leur cinquième jour de grève de la faim. Un groupe de fonctionnaires du tribunal de Bir-Mourad-Raïs s'est joint, hier, aux syndicalistes qui ont entamé dimanche cette action pour protester contre le mutisme de la tutelle. Ultime recours après avoir épuisé tous les moyens légaux de contestation : débrayage, rassemblements, correspondances officielles et interpellation du premier magistrat du pays. Face à toutes ces actions de protestation, la chancellerie est restée imperturbable poussant les responsables syndicaux à tenter de la faire réagir en optant pour une grève de la faim au siège du Snapap. Mais, selon toute vraisemblance, cette décision extrême est loin d'avoir l'écho attendu, même si les premières complications commencent pour certains grévistes. En effet, au quatrième jour de la grève de la faim, une des grévistes a été prise de malaise et a refusé de se rendre à l'hôpital. Le ministère de la Justice ne bronche toujours pas. Bien au contraire. Selon la Fédération nationale des fonctionnaires de la justice, la campagne de pression et d'intimidation des fonctionnaires qui ont osé prendre part au mouvement de grève se poursuit de plus belle. Les sanctions notamment à l'encontre des représentants du syndicat autonome font rage à travers divers cours et tribunaux. La dernière en date est la suspension de B. A., représentant de la cour de Relizane, et avant lui d'autres syndicalistes de Blida, de Biskra… Un appel a été lancé par le Snapap à tous “les fonctionnaires sanctionnés à rejoindre leurs collègues syndicalistes en grève de la faim pour débattre d'une stratégie de défense”. Un appel est lancé à tous les travailleurs du secteur dénonçant “l'attitude inhumaine et méprisante de la tutelle vis-à-vis des travailleurs qui se sacrifient physiquement pour faire entendre leurs revendications légitimes”. Le Snapap rappelle que “parmi ces travailleurs des milliers sont des professionnels ayant servi sans faille mais sont aujourd'hui diabolisés parce qu'ils ont osé demander un statut”. M B