Le syndicat autonome affilié au Snapap menace de durcir son mouvement par un débrayage illimité. Une action qui ne manquera pas de provoquer la paralysie de toutes les instances judiciaires mais freinera aussi la préparation des prochaines élections puisque des greffiers y sont impliqués. La nomination de Tayeb Belaïz à la tête du Conseil constitutionnel, ce qui normalement l'éjecte d'office de son poste de ministre de la Justice et n'offre à son successeur que moins de deux mois de responsabilités avant les élections législatives, ne désespère pas pour autant les travailleurs du secteur de la justice. C'est le cas notamment des greffiers et des corps communs qui ont décidé de monter au créneau en dépit de cet inattendu changement de situation. En effet, prévue au départ vendredi, le Conseil national des fonctionnaires de la justice, affilié au Snapap, a finalement tenu samedi la réunion à laquelle il a appelé tous les travailleurs, tous corps confondus, de la justice. La rencontre à laquelle ont pris part de nombreux greffiers ; corps communs et autres fonctionnaires du secteur était l'occasion de décider à l'unanimité de la nécessité voire de l'urgence de réinvestir le terrain de la protestation. Deux principales décisions ont été prises par les participants à la réunion tenue à la Maison des syndicats de Dar El-Beïda. La première va dans le sens de la dernière montée au créneau du syndicat de la tutelle. Un nouvel ultimatum expirant le 10 avril prochain est lancé par le syndicat autonome au ministère de tutelle. “En réponse à la volonté des travailleurs, il a été décidé à l'unanimité de demander au département de tutelle de concrétiser sur le terrain les revendications pour lesquelles elle s'est engagée. Le 10 avril est la date butoir fixée pour une grève générale de trois jours”, menace le Conseil national des fonctionnaires de la justice. Le communiqué reçu hier précise qu'une autre action de protestation précédera ce débrayage. Il s'agit du rassemblement des membres du bureau national du conseil devant le ministère de la Justice “pour exiger une réponse de la tutelle par rapport à l'application des revendications formulées”. Le syndicat autonome affilié au Snapap hausse le ton et menace d'aller vers le durcissement de sa position par une grève illimitée. Une action qui non seulement provoquera la paralysie des cours, tribunaux et autres instances judiciaires mais perturbera également la préparation des élections législatives. L'appel à l'unification lancé par le conseil autonome étant resté sans grand écho, il est quasi sûr que la tutelle se tourne vers “ses syndicats” pour remplacer les grévistes. M B