L'Association des réalisateurs professionnels algériens (Arpa), vient de vivre un grand changement au sein de sa direction. Depuis le 7 avril dernier, le bureau exécutif a vu l'arrivée de nouveaux dirigeants, sept jeunes cinéastes. Le nouveau président de l'association, Bachir Derraïs, s'est présenté à la rédaction pour présenter les objectifs et le combat des membres de l'Arpa et de ses quatre-vingt-quatre adhérents. “Il n'y a aucune association de cinéastes. Il était temps de reprendre la main, l'Arpa était en veille. Nous avons décidé de la reprendre en charge avec une nouvelle équipe afin de revenir sur les principaux problèmes”, a précisé le réalisateur. Selon le président, le monde cinématographique algérien est touché par de nombreux obstacles, notamment l'absence des salles, la censure, la diffusion et l'absence du marché cinématographique. “Nous allons essayer de résoudre ces problèmes avec les autorités. Il y a des lois sur le cinéma dont des articles positifs qu'on doit mettre en application”, a-t-il suggéré. D'ailleurs, l'un des objectifs premiers et principal combat fixés par l'Arpa est “la diffusion de nos films à la télé. Depuis 1995 à 2012, une quarantaine de films ont été réalisés qui n'ont jamais été diffusés et restent invisibles”. À ce propos, Bachir Derraïs est revenu sur l'article 33 du 22 février 2011, incitant sur la diffusion des longs-métrages à la télé. “Nous essayerons de rencontrer le responsable pour l'obtention d'une réponse à ce problème. La télé refuse de diffuser les films, alors qu'ils ont été financés par le ministère de la Culture”, s'est-il étonné. Quant aux trentaines de jeunes réalisateurs ayant produit des courts-métrages “leurs films n'ont jamais été diffusés. Tous ces réalisateurs se retrouvent à regarder leurs œuvres avec leurs amis et ils finissent par le mettre dans le tiroir”. Au sujet du manque de salles de cinéma il s'inquiète : “Nous voulons comprendre pourquoi le ministère de l'Intérieur ne veut pas céder les salles au ministère de la Culture pour les mettre au profit des jeunes ?”. Et d'ajouter : “Nous allons nous adresser à plusieurs ministères. C'est une affaire d'Etat et de sa volonté politique”. Entres autres, l'Arpa se battra pour l'obtention d'une carte professionnelle et de mettre “l'un de ses observateurs dans une commission de lecture et celle des délivrances du visa d'exploitation”, a-t-il annoncé. Outre la “lutte pour le développement cinématographique algérien”, l'association prévoit la création d'un ciné-club : “Nous avons obtenu l'autorisation d'Ahmed Bedjaoui et nous comptons diffuser l'émission à la télé”. Ainsi, est-il question de l'organisation d'un atelier d'écriture dans le cadre d'un stage de trois semaines à Tikjda, avec la participation de cinéastes internationaux. Pour attirer les jeunes vers le cinéma “nous essayerons de négocier avec le ministère de l'Education pour la participation des lycéens au ciné-club”, a-t-il conclu. H M