Dans un communiqué rendu public peu avant la conférence de presse du ministre de l'Intérieur, le FFS s'attaquait à l'argent sale qui, selon lui, a perverti l'acte électoral. Après deux boycotts successifs, le Front des forces socialistes (FFS) de Hocine Aït Ahmed retrouve la Chambre basse du Parlement. Avec 21 sièges obtenus sur les 462 à pourvoir, il marque un léger recul par rapport aux 19 sièges sur un total de 389 obtenus en 1997. Il recule encore plus par rapport à l'élection avortée de 1991 où il avait obtenu 25 sièges au premier tour. Et comme toujours, l'essentiel des sièges a été grappillé dans les régions du centre du pays, notamment en Kabylie, réputées jadis comme son fief traditionnel. Même si ce nombre ne reflète pas, peut être, avec exactitude le poids réel du parti, en raison des circonstances dans lesquelles se fait l'exercice politique en Algérie, mais aussi les circonstances qui entourent les élections, il reste que cette place du plus vieux parti d'opposition est vécue par certains militants de base comme une douche écossaise. Hier, certains responsables du parti, à l'image de Chaâfa Bouaïche, chargé de la communication, dissimulaient difficilement leur nervosité. Invité à commenter les résultats, il s'est refusé à toute déclaration. “Je n'ai rien à dire, nous avons une réunion à l'issue de laquelle nous allons rendre public un communiqué”. Dans la matinée, au moment où les premiers résultats obtenus par certains partis sont communiqués aux médias, via leurs états-majors, au FFS on observait le mutisme. “Nous ne sommes pas comme les autres partis”, explique maladroitement Chafaâ Bouïche. Dans un communiqué rendu public peu avant la conférence de presse du ministre de l'Intérieur, le FFS s'attaquait à l'argent sale qui, selon lui, a perverti l'acte électoral. “Le FFS considère qu'à l'issue de ce scrutin, une première ligne de clivage se dessine, entre militants engagés pacifiquement en faveur du changement démocratique et partisans de l'argent sale et de la dépolitisation”. Le FFS, qui rend hommage à “tous les citoyens et électeurs qui ont tenu à s'exprimer politiquement et pacifiquement, malgré l'entreprise de démobilisation, de démoralisation et de dépolitisation menée par des forces hostiles à l'expression et à l'organisation citoyenne, populaire et pacifique”, se dit comprendre l'attitude des abstentionnistes. “Le FFS tient également à exprimer sa compréhension des motivations de l'abstention protestataire et pacifique, induite par des années de fraude, de prédation et d'autoritarisme méprisant les libertés et les droits des citoyens”, écrit le premier secrétaire Ali Laskri. Une consolation, cependant, “le FFS, avant même l'annonce des scores définitifs des uns et des autres, tient à souligner qu'il a été très attentif au potentiel militant que la campagne électorale a révélé au-delà de ses propres structures”. Mais pour l'heure, le FFS ne remet en cause ni la stratégie électorale du parti ni les “décideurs” qui ont veillé à ces élections. K K