Fidèle à ses positions antérieures, le nouveau locataire de l'Elysée a délivré dans son discours d'investiture des messages de “réconciliation, et de rassemblement”, tout en promettant “simplicité et dignité” à la tête de l'Etat français. “À compter de ce jour, vous incarnez la France”, a proclamé, hier, le président du Conseil constitutionnel après la cérémonie d'investiture du nouveau président français. Elu le 6 mai avec 51,6% des suffrages, François Hollande, 57 ans, est devenu le 7e président de la Ve République, qui restera cinq ans à la tête de la France. Il est le second président socialiste de la Ve République et le premier socialiste à s'installer à l'Elysée depuis 17 ans. Dans son discours d'investiture, François Hollande a adressé “un message de confiance” aux Français. “Le pays a besoin de réconciliation, de rassemblement, c'est le rôle du président de la République d'y contribuer, faire vivre ensemble tous les Français sans distinction (...) autour des mêmes valeurs, celles de la République, tel est mon impérieux devoir”, a-t-il affirmé, tout en promettant “simplicité et dignité” à la tête de l'Etat. Après son arrivée à 10h (8h GMT) au palais de l'Elysée, où il a été accueilli par Nicolas Sarkozy, l'on a procédé à la passation de pouvoir au cours de laquelle le président sortant a remis à au président élu les codes nucléaires. Puis sous les applaudissements du personnel, Nicolas Sarkozy a foulé le tapis rouge dans le sens inverse, main dans la main avec son épouse Carla Bruni, avant de quitter l'Elysée en voiture en faisant le geste de l'au revoir. François Hollande, qui prône l'idée d'une “présidence normale”, avait souhaité une cérémonie d'investiture “sobre” pour marquer le début de son quinquennat qui s'ouvre sous le sceau de la crise et du chômage et pour lequel il n'aura pas d'état de grâce. Pour marquer ses priorités — éducation et intégration — à l'orée de son mandat, François Hollande tenait aussi à rendre hommage à deux figures de l'histoire française : Jules ferry, père de l'école laïque, gratuite et obligatoire, et Marie Curie, née en Pologne et devenue double prix Nobel français de physique et de chimie. Dans son hommage, il a souligné qu'“en saluant, aujourd'hui, la mémoire de Jules Ferry qui fut un grand ministre de l'instruction publique, je n'ignore rien de ses égarements politiques. Sa défense de la colonisation fut une faute morale et politique. Elle doit à ce titre être condamnée.” “La première condition de la confiance retrouvée, c'est l'unité de la nation. Aussi faire vivre ensemble tous les français sans distinction, d'origine, de parcours, de lieu de résidence autour des mêmes valeurs de la république, tel est mon impérieux devoir”, a fait valoir l'ancien patron du PS français. Soucieux d'une “France réunie dans une communauté de destin”, il a souligné qu'il lutterait “contre le racisme, contre l'antisémitisme et contre toutes les discriminations”. Il a également indiqué que conformément à la constitution “le gouvernement déterminera et conduira la politique de la nation, le parlement sera respecté dans ses droits, la justice disposera de toutes les garanties de son indépendance”. Dans son discours d'investiture, François Hollande a souhaité “ouvrir une voie nouvelle en Europe”, indiquant qu'il proposerait aux dirigeants européens un “nouveau pacte” alliant la réduction des dettes publiques à une “indispensable stimulation de l'économie”. M T