L'accord signé, le 21 avril dernier, par Saidal avec le laboratoire danois, Novo Nordisk, pour produire de l'insuline, est déjà mis en œuvre. C'est ce qu'a annoncé, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III le P-DG de Saidal, Boumediène Derkaoui. Une délégation d'experts s'est déplacée à Constantine le 6 mai dernier. À quoi consiste le partenariat ? L'invité de la rédaction de la radio Chaîne III explique que l'usine de Constantine fabrique déjà de l'insuline en flacons, de l'insuline humaine depuis 2006. Les capacités de production sont de l'ordre de 1,2 million de flacons. Mais elles n'ont jamais été atteintes. “Nous avons, toujours en raison de problèmes de maîtrise technique et technologique, fonctionné à 50 des capacités”, a relevé M. Derkaoui. Avec son niveau de production actuelle, Saidal ne représentant que 3% du marché local, qui lui pèse environ 14 milliards de dinars, soit près de 140 millions d'euros. Boumediène Derkaoui qualifie l'accord “d'extrêmement important” pour Saidal, pour le pays et les diabétiques. À fin 2014, après une étape de mise à niveau et d'investissement, Saidal produira l'équivalent de la demande locale à cet horizon. M. Derkaoui précise que Saidal fabriquera de l'insuline sous licence Novo Nordisk. La facture d'importation de l'insuline, actuellement de 120 millions d'euros, sera ainsi réduite de moitié. “Dans l'accord de partenariat, il est établi que non seulement nous devons couvrir la totalité du marché local, mais il y aura des capacités supplémentaires pour les marchés extérieurs qui seraient désignés par Novo Nordisk”, a ajouté le P-DG de Saidal. Boumediène Derkaoui évoque, également, un accord avec un groupe koweitien pour fabriquer des produits d'oncologie, des anticancéreux. “Nous avons trouvé dans la partie koweitienne une possibilité plus sûre pour réaliser ce projet. La holding koweitienne a déjà une expérience dans ce domaine. Elle gère une usine du même type au Moyen-Orient avec toute la technologie et les brevets nécessaires”, a indiqué le P-DG annonçant la création prochaine de joint-venture. Pour ce type de produits, l'Algérie importe actuellement plus de 70% de ses besoins. “Nous n'avons pas dit que nous allions exporter les anticancéreux. Nous allons produire des quantités pour contribuer à l'allégement de la facture”, a précisé M. Derkaoui. Saidal n'a pas la prétention de fabriquer tous les anticancéreux “la palette est trop étendue, trop large”. “C'est un domaine nouveau. On est dans la biotechnologie, un domaine qui n'est pas encore maîtrisé. Nous ne sommes pas en train de faire des comprimés. C'est vraiment une autre industrie que nous mettons en place”, argumente le P-DG de Saidal, indiquant que la facture d'importation des produits oncologiques est lourde de l'ordre de 20 milliards de dinars aujourd'hui, avec des tensions sur le marché. Saidal a ciblé un certain nombre de produits pour assurer la disponibilité, en fonction de nos capacités et de celles du partenaire. Rappelant le plan de développement 2010 à 2014, M. Derkaoui annonce que des études sont terminées pour trois usines pour la fabrication de médicaments génériques actuellement importés. La première usine sera implantée à Constantine pour la production de 25 millions d'unités dans la forme liquide. “Toutes les formes liquides de Saidal seront produites à Constantine dans le même site que l'usine de fabrication d'insuline”, a-t-il précisé. La deuxième usine est implantée à Cherchell, dédiée à la fabrication de 25 000 unités de forme sèche. La troisième usine sera installée à Zmirli dans la zone de Baraki pour réaliser 70 millions de formes sèches. À la fin du plan du plan 2010 à 2014, la part du marché de médicaments de Saidal devrait passer de 5% ou 6% en valeur à environ 20% à 25%. En termes de volume, la production de Saidal va quasiment doubler, passant de 135 millions d'unités à 260 millions d'unités. Le chiffre d'affaires de l'entreprise est passé de 110 millions d'euros en 2010 à 121 millions en 2011 et devrait atteindre 130 millions d'euros en 2012. M. R.