La solidarité avec les syndicalistes en grève de la faim s'organise. Deux rassemblements de soutien et de solidarité sont prévus aujourd'hui et samedi à l'appel du comité de suivi du Snapap. Le conflit opposant les fonctionnaires de la justice à leur département de tutelle est dans l'impasse. La chancellerie n'est toujours pas prête à négocier avec un syndicat autonome qu'elle ne reconnaît pas, et la fédération nationale des travailleurs de la justice affiliée au Snapap fait un point d'honneur de concrétiser ses engagements envers la base. La grève de la faim a été le dernier recours des membres du bureau fédéral et certains volontaires qui en sont aujourd'hui à leur 12e jour. Selon un communiqué du SG du Snapap, “l'état de santé des grévistes, qui luttent désespérément pour faire entendre leur voix, se détériore considérablement. Leur épuisement physique est tel que certains tombent en syncope, notamment les femmes dont deux ont été évacuées vers l'hôpital de Rouiba dans un état comateux”, et ce, “sous le silence total de la tutelle qui excelle dans la violation des lois, notamment les lois 90/14, 90/11 et les articles 56 et 57 de la constitution algérienne”. Ne voyant rien venir du côté du ministère de la justice, le comité de suivi et de soutien aux grévistes, fraîchement installé, a décidé à l'issue d'une réunion avec des représentants de différentes cours, tenue mardi, d'organiser des rassemblements de solidarité aujourd'hui et samedi “pour demander l'ouverture d'un dialogue avec les grévistes afin de sauver leur vie et régler tous les problèmes en suspens des greffiers et des corps communs”. Les actions, dont les lieux de déroulement ont été tenus secrets, se veulent être, également, un moyen d'attirer l'attention sur “la détérioration de l'état de santé des grévistes évacués plusieurs fois vers l'hôpital à cause de la tutelle qui fuit ses responsabilités et refuse le dialogue, tout en prenant des mesures arbitraires et répressives à l'encontre des fonctionnaires qui ont répondu à l'appel à la grève”. Enfin, l'invitation est lancée à tous les syndicats, organisations et toute la société civile pour prendre part à ces actions de solidarité. Le même appel a été lancé hier par la fédération nationale du secteur de la justice en direction de tous les fonctionnaires de ce département. “La fédération insiste sur la poursuite de la grève jusqu'à la satisfaction des revendications socioprofessionnelles”, ajoute le communiqué du syndicat. Un appel qui risque de tomber dans l'oreille d'un sourd en raison du dispositif de répression déployé par la chancellerie. Les pressions, menaces et autres représailles ont dissuadé la majorité des fonctionnaires. D'autant qu'une trentaine d'adhérents et représentants de la fédération ont été suspendus de leur travail pour servir de leçon à leurs collègues ! M B