Elle se déroulera du 16 au 27 mai en marge du Festival de Cannes. Au programme 21 films dont 5 en provenance d'Amérique latine et 1 d'Afrique représenté par l'Algérien Merzak Allouache. Edouard Waintrop promet un cinéma différent où le rire épouse les larmes. Liberté : Récemment nommé à la tête de la quinzaine, quel fut votre premier sentiment ? Edouard Waintrop : Je fus traversé à la fois par la joie et la fierté. En même temps, je ne perdais pas raison car je savais que cela implique beaucoup de travail, de sérieux et d'abnégation. Dans chaque mission, il y a des défis à relever. Quels sont ces défis ? Depuis 2 ans, la quinzaine des réalisateurs traverse des difficultés diverses. Elle peine à trouver sa vitesse de croisière et surtout à trouver une facette positive. À commencer par sa manière de travailler. Il y a lieu donc d'insuffler une dynamique nouvelle et énergique au sein d'une équipe qui à tendance à ne pas trop croire en ce qu'elle fait. Il fallait donc redonner confiance, structurer et tirer le meilleur de l'équipe. Le travail a été fait. On attend les résultats à Cannes. En matière de programme, quelle est votre touche ? Diversité et éclectisme. Plusieurs pays et plusieurs genres. Les films sont le reflet de la vie. Il aura donc du rire, des larmes, de la politique et du social. Au sein d'une même journée, le spectateur va naviguer entre le comique et le dramatique. Ainsi, du point de vue production, nous avons sélectionné à la fois des films portés par de grosses boîtes de production que des films réalisés avec des budgets dérisoires. Le seul critère qui a motivé notre choix est la qualité, l'originalité et l'innovation dans le traitement cinématographique. Beaucoup pensent que vous êtes sous la houlette de Cannes. Ce qui n'est pas vrai. Peut-on dire qu'il n'existe aucune pression de la part du festival ou du marché ? La quinzaine est totalement indépendante et fidèle à l'esprit de ses fondateurs de l'année 1968. Par contre, on peut parler de concurrence. Il y a certains films que nous aurions aimé avoir, mais la compétition internationale a la primeur. Ce qui est normal. Concernant le marché, je peux dire que nous faisons notre sélection en toute indépendance. On ne pense pas aux sorties. Par contre, on fait attention aux publics. Le cinéma n'est pas un art solitaire. 21 films dont six latinos et 1 africain. Pourquoi cette inégalité? La réalité des productions. Le cinéma en Amérique latine connaît sa période de vache grasse pendant que l'Africain traverse la période des vaches maigres, surtout si on exclut l'Afrique du Nord. D'ailleurs, le seul film retenu vient d'Algérie. Il s'agit du film Le Repenti de Merzak Allouache. Pourquoi Le Repenti ? C'est un film fort et surprenant. Sur ce coup, Allouache nous a bluffés. On attendait une comédie, mais le film est bouleversant. Cette formidable histoire du film Le Repenti ne nous laisse pas indifférents. Je crois que ce film aura une belle carrière et aidera certainement le cinéma algérien à revenir sur la scène internationale. T. H.