C'est une Louisa Hanoune très remontée et pugnace qui est apparue avant-hier à la salle Saâda d'Oran, lors d'un regroupement régional des cadres et militants du PT, à qui elle s'adressera longuement. Analysant les résultats au sortir du scrutin du 10 mai, la secrétaire générale du PT n'en démord pas de “la fraude massive n'ayant jamais atteint un tel degré” et ayant donné 221 sièges au FLN qui essuiera les foudres et la colère de cette dernière, ciblant également tous ceux qui dans le système ont orchestré la fraude pour maintenir “le statu quo du régime et sauver le FLN”. “nous sommes le seul pays au monde où l'ampleur d'une telle victoire pour un parti n'est suivie d'aucune manifestation et expression de joie… c'est bien là la preuve de la fraude et du bourrage des urnes”, dira Louisa Hanoune. Rappelant les engagements du chef de l'Etat pour “un scrutin transparent et devant signifier la fin des pratiques anciennes”, la patronne du PT considère que la fraude va avoir pour conséquence d'ouvrir une période faite de suspicion, de rejet de la part de la population et de danger. Une situation paradoxale puisque ce scrutin devait justement être exemplaire, pour barrer la route à toute forme de menace qui planerait sur le pays. Un argument repris en son temps par la SG du PT et qui, aujourd'hui, le retourne d'une autre façon avec cette réflexion sur l'élection, par la fraude et la corruption, de députés plus que jamais corruptibles et à la merci du même coup “des puissances occidentales”. À ce stade de son discours, elle fera encore un parallèle avec la Tunisie et l'Egypte qui appliquaient, au temps des dictateurs, les politiques de desiderata des puissances occidentales. Ainsi pour l'oratrice, la nouvelle APN qui compte désormais en son sein, révélera-t-elle, “un trafiquant de drogue” coopté en quelque sorte par la fraude, est un véritable danger pour la nation anticipant déjà sur “ces élus particuliers qui favoriseront les intérêts particuliers et non ceux du peuple”. Pour Louisa Hanoune, seul le PT peut être porteur d'une vraie dynamique à même de faire naître une seconde république, une démocratie et plus de justice sociale et d'ajouter que c'est pour cela que tout a été fait pour faire barrage au PT, lui ravir la moitié de ses sièges. “Nous avons fait peur à tous ceux qui veulent le statu quo pour la rente, pour la manne des 280 milliards du programme” et de lancer encore ses appels à la vigilance citoyenne et à la création de comités populaires. D. L