Selon des voisins de cette famille meurtrie rencontrés sur place, le locataire victime du sinistre avait introduit un recours auprès de la justice pour arrêter les travaux en cours au niveau de la bâtisse mitoyenne mais il avait été débouté. Les habitants des immeubles proches des numéros 29 et 31 ont pour leur part évacué les lieux, vu le danger qu'ils représentent. Rappel des faits : samedi dernier, vers 20h, une ancienne bâtisse de deux étages située au 27 rue Mekki-Ourtilani, au centre-ville de Skikda, s'effondrait, causant la mort d'une jeune fille, Dahamri Hana, une lycéenne de 17 ans et faisant 5 autres blessés de la même famille. Dès l'effondrement de cette vieille bâtisse, la Protection civile s'était déplacée sur les lieux pour évacuer 4 personnes, 2 femmes et 2 hommes, alors que la mère et sa fille étaient restées sous les décombres. Les éléments de la Protection civile, qui avaient réussi à retirer les deux femmes emprisonnées sous les décombres, n'avaient pu réanimer la jeune fille. Cette opération de sauvetage des membres de cette famille a été supervisée par le wali qui s'était déplacé sur les lieux en compagnie des autorités civiles et militaires. Selon des explications données à chaud par les autorités locales, cet effondrement aurait été provoqué par des travaux de terrassements effectués au niveau d'un terrain mitoyen de cette bâtisse. Il va sans dire que plusieurs anciennes bâtisses menacent ruine au niveau du centre-ville de Skikda et particulièrement au niveau du quartier napolitain (Houmat Ettaliane) et le long des arcades. Nous avons, dans l'une de nos précédentes éditions, évoqué le calvaire des 17 familles habitant au 13, rue Boudjemaâ-Bardi, toujours au centre-ville de Skikda, qui ont planté une tente devant leur immeuble menaçant ruine pendant plus d'un mois pour attirer l'attention des autorités locales sur leur désarroi. À signaler que pendant le mois de Ramadhan 2010, l'effondrement d'une vieille bâtisse, au niveau de ce même quartier à la rue Mekki-Ourtilani, a causé la mort à une mère de famille alors que ses deux filles qui ont été retirées de sous les décombres n'ont été heureusement que blessées. En effet, le vieux bâti à Skikda est réellement un spectre qui hante les nuits d'un grand nombre de familles et il ne se passe pas une année sans que des effondrements et partant des victimes sont signalés. La beauté architecturale de ces bâtisses de types romain, andalou, mauresque ou français donne, certes, un cachet particulier à Skikda mais avec l'âge ces vieux immeubles sont devenus un véritable danger public. Ce vieux tissu urbain de la ville de Skikda où 2000 bâtisses ont été répertoriées a fait l'objet d'une expertise-diagnostic par des Français qui a conduit le ministère de l'Habitat et après un long retard, à débloquer une enveloppe de 150 milliards de centimes pour leur réhabilitation. S'inspirant du projet de réhabilitation de la vieille ville de Barcelone, des journées d'études ont été organisées à Skikda, en présence de Xavier Casanova, promoteur du concept de “régénération urbaine” et président de l'association Réhabimed. Mais l'opération de réhabilitation tarde toujours à être lancée. En attendant les effondrements ne cessent de faire des victimes. A. B
