“Il faut se rappeler que les meilleurs maçons de la région oranaise ont suivi leur formation dans ce centre. Oui, ce sont les stagiaires qui ont réalisé la clôture du stade communal, situé en face du centre, après les tragiques inondations du 11 mai 1968 qui ont frappé la commune.” Après plus d'un demi-siècle de loyaux services de maçonnerie, de menuiserie et de plomberie, le centre de formation professionnelle, situé sur la route d'El-Braya, où des centaines de stagiaires ont suivi leur formation, pour devenir, pour certains, des entrepreneurs, est à l'abandon au vu et au su des responsables locaux et ceux de la formation professionnelle. Plus grave encore, une partie du centre a été transformée en bergerie. Devant ce scandale, les citoyens n'hésitent plus à mettre cet état de fait sur le dos des élus locaux qui n'ont pas su mettre la direction du CFPA devant ses responsabilités. “C'est l'anarchie qui règne. Comment est-il possible qu'un pareil établissement soit à l'abandon?”, s'interroge un sexagénaire qui a fréquenté cet établissement il y a de cela une quarantaine d'années. “Il faut se rappeler que les meilleurs maçons de la région oranaise ont suivi leur formation dans ce centre. Oui, c'est les stagiaires qui ont réalisé la clôture du stade communal, situé en face du centre, après les tragiques inondations du 11 mai 1968 qui ont frappé la commune”, se rappelle un voisin du centre. Une visite des lieux a permis de constater l'état de délabrement avancé de la bâtisse. “Pourquoi la direction du CFPA n'a-t-elle pas entamé des travaux de réhabilitation de l'infrastructure ? Il faut savoir qu'il y a une pénurie de maçons, de plombiers et de menuisiers. Les Chinois, les Turcs et les Espagnols se plaignent du manque de main-d'œuvre spécialisée. Ces dernières semaines, des étrangers ont été recrutés illégalement dans divers chantiers de construction de la région afin de respecter les délais de réalisation. Certains ont été condamnés par la justice”, affirme un jeune maçon. De son côté, le secteur de la formation professionnelle est appelé à atteindre l'objectif qu'il s'est fixé, à savoir un diplôme pour chaque chômeur. Mais pour y parvenir, “il faut d'abord qu'il prenne soin de ses établissements de formation avant de lever la barre trop haut”, confie un entrepreneur. D'autre part, les stagiaires, surtout ceux de la menuiserie, réclament une formation pratique au CFPA, au lieu d'être envoyés chez des privés à passer leur temps à balayer le plancher et à frotter le bois. “Le CFPA doit se doter de machines et du matériel adéquat au lieu d'envoyer les jeunes stagiaires à tuer le temps chez des privés. Ce centre abandonné fera l'affaire”, peste un ex-jeune stagiaire qui, d'ailleurs, a abandonné la menuiserie. Enfin, tout le monde est d'accord pour un recyclage des formateurs afin d'améliorer leurs techniques de formation. N B