En décembre 2011, l'Algérie a officiellement indiqué sa volonté d'entamer des négociations exploratoires concernant l'élaboration d'un plan d'action dans le cadre de la politique de l'Union européenne (PEV) renouvelé. L'instauration de démocraties durables, où le droit de vote s'accompagne par d'autres droits, comme la liberté d'expression, le multipartisme, la liberté de religion, etc. : tel est l'un des principaux objectifs de la feuille de route pour la politique de l'Union européenne (UE) à l'égard de ses partenaires du Sud. C'est, du moins, ce que relève un document publié par l'UE dans le cadre de son évaluation annuelle de la politique européenne de voisinage (PEV). Le Rapport sur les activités en 2011 et la feuille de route pour l'action future passent en revue la première année de mise en œuvre du partenariat pour la démocratie et une prospérité partagée. Pour l'Algérie, il n'y a pas de rapport d'étape, parce qu'elle n'a pas encore rejoint la PEV. “L'Union européenne et l'Algérie sont liées par un accord d'association (AA) signé en 2002 et qui est entré en vigueur en 2005”, précise le document de l'UE. En décembre 2011, l'Algérie a officiellement indiqué sa volonté d'entamer des négociations exploratoires concernant l'élaboration d'un plan d'action dans le cadre du PEV renouvelé. Compte tenu du nouvel accent mis par la PEV sur une approche taillée sur mesure et différenciée, l'Algérie a décidé de rejoindre cette politique et les discussions sur un plan d'action ont d'ores et déjà commencé. “Deux séries de discussions informelles au niveau du travail ont été tenues à ce jour”, révèle l'UE. Dans son analyse sur la situation économique et politique, l'UE rappelle les mesures politiques prises par les autorités algériennes, entre autres, la levée de l'état d'urgence. “L'Algérie a lancé un processus de réformes politiques ayant conduit, début 2012, à l'adoption de plusieurs nouvelles lois concernant le code électoral, la participation des femmes aux assemblées élues, les associations, les médias, les partis politiques, la décentralisation et l'incompatibilité entre les mandats politiques. Une révision de la Constitution devrait avoir lieu avant les élections législatives du 10 mai”, souligne-t-on. Un certain nombre de mesures sociales, notamment une augmentation de 20% des salaires, la stabilisation des prix des produits alimentaires de base… ont également été mis en œuvre. Evoquant les élections législatives du 10 mai, l'UE indique que pour la première fois en Algérie, elle a déployé une mission d'observation. La mission, dirigée par le député européen José Ignacio Salafranca, a publié une déclaration préliminaire reconnaissant une évolution positive dans le processus électoral, tout en soulignant quelques domaines où des améliorations peuvent être faites. Des recommandations plus détaillées seront présentées dans un rapport final. Sur le plan économique, l'UE relève que le FMI s'attend à une légère baisse des indicateurs macroéconomiques en Algérie en 2012. La croissance économique sera de l'ordre de 3%. L'inflation devrait remonter légèrement à 4,3%. Le chômage va continuer à baisser, atteignant 9,5% pour 2012 (10% en 2010). “Globalement, la situation économique reste fragile”, analyse l'UE, relevant la dépendance de l'économie algérienne aux recettes des hydrocarbures et le poids du secteur public qui “laisse peu de place à l'initiative privée”. L'Union européenne, constate-t-on, est le premier partenaire commercial de l'Algérie avec des échanges s'élevant à environ 44,7 milliards d'euros en 2011. L'UE totalise 50% du commerce mondial de l'Algérie. L'UE est le principal fournisseur de l'Algérie. C'est également le plus grand marché pour les exportations algériennes. Les échanges ont augmenté de 13,75% depuis 2009. Concernant la révision du calendrier de démantèlement tarifaire, l'UE indique qu'un accord a été trouvé sur les produits agricoles. Par contre, il n'y a pas encore d'accord pour les produits industriels. Les discussions se poursuivent toujours. Le document, révèle que l'assistance de l'UE à l'Algérie dans le cadre du Programme indicatif national (PIN) pour la période 2007-2010 s'est élevée à 184,1 millions d'euros. 172 millions d'euros ont été alloués pour la période 2011-2013. M R