Le Conseil de sécurité exige que le régime de Bachar al-Assad cesse immédiatement d'utiliser des armes lourdes dans les villes syriennes rebelles, le condamnant pour le massacre de Houla dans le centre de Syrie qui a fait au moins 108 morts selon les observateurs de l'ONU sur place. Les 15 pays du Conseil ont chargé le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, qui effectue depuis lundi sa deuxième visite dans le pays depuis le début de sa mission il y a trois mois, de rappeler à l'ordre les autorités syriennes, de les sommer d'appliquer le plan de paix en six points, prévoyant notamment un cessez-le-feu entré en vigueur le 12 avril mais violé quotidiennement. Un plan ébranlé par le massacre vendredi d'une centaine de personnes dont 32 enfants. La Russie avait dans un premier temps mis en doute la responsabilité de son allié syrien, avant de se joindre à ses 14 partenaires du Conseil de sécurité. Le chef des observateurs, le général norvégien Robert Mood, a indiqué au Conseil par vidéoconférence que 108 personnes au moins avaient été tuées à Houla, atteintes par des éclats d'obus ou exécutées à bout portant, dont 49 enfants, et que 300 avaient été blessées. Le général Mood n'a pas désigné de responsables mais a souligné que ses observateurs ont confirmé l'usage d'artillerie tirée depuis des chars. Ce massacre a provoqué un tollé international. La condamnation de l'ONU est insuffisante ont clamé les insurgés syriens qui menacent de passer à la contre-offensive militaire, à défaut d'une action rapide de la communauté internationale. Bien que confirmé par les observateurs de l'ONU qui ont dénoncé une violation flagrante du droit international et des engagements pris par le président Assad de cesser son recours aux armes lourdes, Damas, comme à son habitude, a réfuté en bloc l'accusation, imputant le massacre au terrorisme islamiste “bien infiltré” dans les rangs des insurgés. Pour autant, ce massacre a fait monter la crise de plusieurs crans, au point de s'interrogeait sur la nouvelle visite voyage d'Annan à Damas. L'ONU, apparemment ne désespère pas de ramener à meilleures dispositions le régime syrien pour un compromis politique. À New York, il est fait état d'une nouvelle offre à Bachar al-Assad, celle là proposée par les Etats-Unis et qui consiste à lui ouvrir la voie de l'impunité contre l'abandon de son pouvoir. Washington serait en pourparlers avec Moscou pour imposer une solution à la yéménite. D. B.