Le Conseil national libyen de transition (CNT) a averti que les relations futures entre la Mauritanie et la Libye dépendraient de la décision de Nouakchott d'extrader l'ex-chef des renseignements libyens Abdallah Al-Senoussi, a rapporté hier l'agence Lana. “La décision qui sera prise par les frères en Mauritanie, en ce qui concerne Abdallah Al-Senoussi, sera le fondement des relations futures entre la Libye et la Mauritanie”, a déclaré le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil cité par Lana. M. Abdeljalil a accusé M. Senoussi d'être responsable du massacre de la prison d'Abou Salim à Tripoli, au cours duquel plus de 1 200 détenus avaient été exécutés en 1996 par leurs geôliers. “Les preuves et témoignages recueillis dont nous disposons, nous indiquent que c'est lui qui a mis en exécution ce massacre”, a-t-il déclaré. Selon Lana, M. Abdeljalil a exprimé l'espoir que “le gouvernement et le peuple mauritaniens tiennent en considération les sentiments des Libyens à l'égard de cet accusé” qu'il a tenu pour responsable “de toutes les tragédies dans le pays, en particulier le massacre d'Abou Salim”. Il a appelé “le gouvernement, l'opposition et le peuple mauritanien à agir en faveur de son extradition”. Entré en Mauritanie avec un faux passeport malien et sous une fausse identité, M. Senoussi avait été arrêté dans la nuit du 16 au 17 mars à l'aéroport de Nouakchott, alors qu'il arrivait du Maroc. Il avait été placé en garde à vue, avant d'être inculpé le 21 mai de “falsification de document de voyage” et “entrée illégale dans le pays”. En mars, la Libye avait annoncé avoir obtenu l'accord de Nouakchott de lui livrer Senoussi, mais la Mauritanie avait assuré n'avoir pris “aucun engagement” envers Tripoli. Beau-frère de l'ancien “Guide de la révolution”, Abdallah Al-Senoussi, colonel âgé de 62 ans, faisait partie du premier cercle entourant Mouammar Kadhafi, dirigeant libyen déchu et tué en 2011. Il est visé par une demande d'extradition de la Libye, mais aussi de la France qui veut le juger pour son rôle dans l'attentat contre un avion d'UTA en 1989, ainsi que d'une demande de remise à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité. R. I./Agences