L'un des chefs spirituels des islamistes algériens, Ahmed Sahnoun, est décédé, hier, à Alger, à l'âge de 97 ans, a-t-on appris auprès de sa famille. Cheikh Sahnoun, ancien dirigeant de la section algérienne des Frères musulmans en 1953 et 1954, pendant la colonisation française, s'était opposé au lendemain de l'indépendance, en 1962, à la constitution d'un Etat républicain tendant vers la modernité. Animateur de la sahwa (réveil) islamique, il est arrêté en décembre 1982 après une grève des étudiants arabisants d'Alger. Il rédige ensuite, notamment avec Abassi Madani, plus tard dirigeant du Front islamique du salut (FIS dissous) qui fera vaciller le régime algérien entre 1989 et 1992, une pétition demandant au président Chadli Bendjedid d'appliquer avec plus de rigueur les principes islamiques. En 1989, il fonde en compagnie d'autres animateurs de la mouvance islamiste, tels Mahfoud Nahnah, Abassi Madani ou encore Abdallah Djaballah, la Ligue de la daâwa (prédication) islamique. Il avait été l'objet d'un attentat en juin 1996 à Alger devant la mosquée de Bir-Mourad- Raïs, qu'il dirigeait.