La Cnisel a finalement achevé son rapport dans lequel elle considère que les élections ne sont ni transparentes ni régulières. La Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel) a finalement rendu public son rapport final sur les élections législatives du 10 mai. Après moult tergiversations, le rapport a été adopté par la majorité des membres. Ils soulignent que le scrutin législatif n'était “ni transparent ni crédible”. Même si le président de la commission, M. Seddiki, a refusé de parler de “fraude”, les mots utilisés dans le rapport en disent long sur “les dépassements” de tous genres qui ont émaillé le scrutin, depuis la convocation du corps électoral jusqu'à l'annonce des résultats finaux par le Conseil constitutionnel. Pour les membres de la commission, les élections passées ont “perdu leur crédibilité”, mais sans pour autant situer les responsabilités des uns et des autres dans “cette élection non crédible”. “Il faut sauvegarder les institutions de l'Etat”, a répondu, hier, M. Seddiki aux questions de journalistes sur la crédibilité d'une institution élue “issue d'une fraude” ou “d'un scrutin entaché d'irrégularités”. Fatalité ou faiblesse de la commission ? M. Seddiki assure, pour sa part, que “l'intérêt de l'Algérie se situe au-dessus de toute autre considération”, relayant ainsi le même discours distillé par certains partis lors de la campagne électorale. Cependant, il a ajouté que “les prérogatives de la commission qu'il préside sont réduites”. Pour rappel, une lecture de la première mouture du rapport a été publiée par la presse. Seulement, quelques modifications ont été apportées à la mouture, selon les membres de la commission. À titre d'exemple, dans la première mouture, les membres de la Cnisel ont dénoncé “le coup de pouce donné par le président Bouteflika au FLN lors du discours du 8 mai 2012 à Sétif”. Ainsi donc, après l'adoption du rapport final, on y lit que “c'est le FLN qui a exploité, à sa faveur, le discours de Bouteflika”, même si, des partis politiques dénoncent “le feu vert du Président à l'administration pour favoriser le FLN, dont il est président d'honneur”. Une chose qu'a dénoncée le parti Jil Jadid, à travers une déclaration remise aux journalistes, lors du point de presse de la Cnisel. La Cnisel veut-elle épargner le Président de toute critique ? Le président de la Cnisel s'en défend et rappelle que la première mouture a été rédigée par huit représentants de partis. Après débat et étude, “35 partis ont signé le rapport final, 4 autres ont été absents, les représentants du FLN et du RND ont refusé de signer et les trois autres partis se sont abstenus”, a-t-il précisé. “La nouvelle Chambre basse du Parlement ne sera crédible que si elle adopte une loi criminalisant le colonialisme”, a estimé M. Seddiki. Sur ce point, le FLN, le grand gagnant “du scrutin entaché d'irrégularités”, doit se réapproprier les valeurs du FLN authentique. Ce rapport remis à la présidence de la République et au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales comprend, outre les dépassements répertoriés à travers toutes les wilayas du pays, les recommandations de la commission en annexe. Ainsi, la Cnisel estime que le mode de scrutin adopté doit être revu. Elle ajoute que les pouvoirs publics doivent “ouvrir une enquête sur les dépassements et les irrégularités qui ont émaillé les dernières élections législatives”. M M