Le président de la commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (CNISEL) a indiqué hier, que «le rapport remis au président de la République et au ministère de l'Intérieur n'a pas été signé par le FLN et le RND». C'est au cours d'une conférence de presse animée, hier à Alger, au siège de la Cnisel sur le rapport de celle-ci sur les législatives du 10 mai dernier, que M. Seddiki a annoncé la non signature du document par les deux partis précités. M. Seddiki a tenu à préciser à ce propos que le FLN et le RND «ont pris part aux étapes de l'élaboration du rapport avec les autres membres de la CNISEL» et au moment de son adoption, « le RND l'a adopté mais ne l'a pas signé ». Pour éviter toute polémique ou d'être démenti par le FLN et le RND, M. Seddiki appuie ses dires «par l'existence de preuves matérielles». Il s'agit pour notre interlocuteur «d'enregistrement visuel et sonore» de la séance consacrée à l'adoption et la signature du rapport en question. Si le président de La CNISEL a critiqué hier, les positions adoptées par le FLN et du RND relatives au rapport de la CNISEL, il demeure évasif dans ses réponses aux questions liées à l'argumentaire et les raisons avancées par ces derniers. Ceci étant, en plus des positions précitées du FLN et du RND lors de la séance d'adoption du rapport il a été question «de 4 membres de la CNISEL absents et 4 ont émis des réserves» à cette séance sans citer lesquels. «Le rapport adopté et signé par 35 membres est fiable» a tenu à préciser, le président de la CNISEL en soulignant qu'il répond «à ce est dictée par la loi». Ce qui semble être une réponse précise à certains qui veulent remettre en cause le contenu dudit rapport. Le document qui fait état «de violations et de transgressions» marquant le scrutin législatif du 10 mai dernier, pour notre interlocuteur c'est le «FLN qui a exploité le discours du président prononcé à Sétif à l'occasion de la célébration des évènements du 8 Mai 1945». Le président de la CNISEL a soutenu que «nous avons été surpris des résultats annoncés» sans pour autant expliciter ces dires. A notre question de savoir les raisons de l'étonnement précité de la CNISEL du fait que l'atmosphère pré scrutin du 10 mai, au rythme de l'actualité marquant la scène arabe donnait le courant islamiste gagnant, M. Seddiki a été bref. «Si la démocratie n'a pas donné au courant (islamiste, ndlr) la première place à l'actuelle assemblée législative, «c'est ainsi». Par ailleurs, le président de la CNISEL préfère évoquer des «irrégularités, et des obstacles» qui ont marqué le scrutin législatif. A notre question de savoir si ce constat de la Cnisel a entaché fondamentalement l'opération de vote, notre interlocuteur nous répond «il y a eu fraude mais ce n'est pas pour autant que l'APN est illégitime ou elle issue d'une opération frauduleuse». Ceci étant, la CNISEL qui vient de rendre public son rapport après l'avoir remis au chef de l'Etat et au ministère de l'Intérieur, l'a sanctionné par des recommandations devant être pris en compte à l'avenir. Notons par ailleurs que l'adoption du rapport et sa publication sont intervenues après que le Conseil constitutionnel a validé officiellement les résultats du scrutin du 10 mai et après l'installation de la nouvelle Assemblée populaire nationale et l'élection de son président.