“Elle a fait le job”, comme on dit dans le jargon footballistique. Pour sa première sortie dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2014, la sélection nationale a étrillé un faible Rwanda, samedi soir sur l'herbe de Mustapha-Tchaker de Blida, s'offrant un précieux stimulant avant le prochain choc dominical à Ouagadougou face au Mali. Ultra-offensive, volontaire et combative, l'EN de Vahid Halilhodzic a conquis un public algérien séduit par tant de panache dans le jeu, d'efficacité devant le but et de générosité dans l'effort. Le secteur offensif a, d'ailleurs, été celui qui a donné le plus de satisfactions samedi soir en plantant pas moins de quatre banderilles dans les filets rwandais. Et si Islam Slimani aura confirmé ses talents d'artilleur démontré sous le maillot du Chabab de Belouizdad et donné raison au coaching gagnant de Vahid Halilhodzic en marquant un fort joli but de la tête quelques minutes seulement après son incorporation en seconde mi-temps, c'est l'ancien Chélifien et actuel sociétaire du club portugais du Vitoria Guimarães, Hilel Soudani, qui aura incontestablement été le héros de la soirée en signant un doublé. Rafik Djebbour ayant, une fois de plus, gâché l'occasion de confirmer en sélection les qualités de buteur dont il fait montre à l'Olympiakos, le tandem offensif Ryad Boudebouz-Sofiane Feghouli a, en parallèle, donné entière satisfaction grâce, en grande partie, à une technicité hors pair doublée d'une vision de jeu panoramique qui a provoqué très souvent le décalage entre les lignes rwandaises pour permettre à l'avant-garde de l'équipe nationale d'ébranler sérieusement un bloc défensif adverse, il est vrai, très perméable. Ce n'était, avant-hier, pas le cas du compartiment défensif de l'EN qui s'est montré à son avantage, notamment, en n'encaissant aucun but, ce qui a toujours son importance dans ce genre d'éliminatoires où le goal-average, aussi bien général que particulier, a continuellement un rôle à jouer lors du décompte final. Avec un Abderrahmane Hachoud formidablement décomplexé de son statut de joueur local et passeur décisif sur le but du break, la sélection nationale semble avoir définitivement trouvé le latéral droit qu'elle cherchait depuis longtemps et la retraite forcée de Slimane Raho, redonnant ainsi un équilibre certain aux flancs de l'EN, laquelle basculait souvent à gauche, aussi bien du temps de l'intenable Nadir Belhadj qu'avec un Djamel Mesbah, certes plus sobre et moins fantasque dans son jeu, mais d'un double apport défensif et offensif intelligemment utile. Aussi, le retour très attendu de Madjid Bougherra dans l'axe central devrait-il redonner plus d'assise et de sûreté défensives aux Verts, quelque peu tremblants, fébriles, hésitants et peu rassurants avec la paire pas très complémentaire Carl Medjani-Ismaïl Bouzid. Surtout que lors du prochain match déjà très déterminant face au Mali, l'adversité, notamment sur le plan offensif, sera toute autre et d'un calibre assurément différent de celui de samedi soir où, face à des Rwandais très limités, le gardien de but Raïs M'Bolhi n'a eu qu'un seul arrêt à faire. C'était à la 41e minute. Le fait que cette rencontre soit légitimement et logiquement délocalisée, bien que tardivement, par la FIFA au Burkina Faso devrait constituer un avantage non négligeable pour la troupe à Vahid Halilhodzic qui n'aura pas à trop subir les contraintes nées de la pression du public local et ses possibles conséquences sur le referee et son penchant typiquement africain pour le fameux “arbitrage maison”, à condition que les coéquipiers du capitaine et véritable force tranquille de l'entrejeu Mehdi Lacen confirment les grands progrès enregistrés depuis quelques mois, de façon à bonifier de la plus efficace des manières la belle entrée en matière face au Rwanda et de baliser la sinueuse et encore longue route menant au Brésil et à son Mondial samba de 2014. Invaincu depuis six rencontres à la tête de l'EN, Vahid Halilhodzic n'ignore d'ailleurs aucunement la difficulté de cette expédition à Ouagadougou comparativement à la balade blidéenne de samedi. Pour continuer à surfer sur cette prometteuse vague de succès et prolonger le plus longtemps possible cette dynamique de victoires, le sélectionneur national semble, à ce propos, savoir ce qui lui reste à faire. Le job, en quelque sorte. R. B.