La contestation, née au sein du Rassemblement national démocratique (RND) d'Ahmed Ouyahia, n'est pas près de s'estomper. Ainsi, le groupe de contestataires assure que son action s'inscrit dans la durée et que la base militante du RND adhère pleinement à cette action qui vise à “sauver le RND, dévié de sa trajectoire par l'actuel SG, Ahmed Ouyahia”. Hier, lors d'une conférence de presse tenue à Alger, les cadres mécontents du RND ont présenté un bilan peu reluisant des mandats de l'actuel secrétaire général, Ahmed Ouyahia, à la tête du parti, à qui ils reprochent d'avoir “dévié le Rassemblement de sa mission initiale et de ses objectifs sains”. La rencontre avec la presse, animée par Tayeb Zitouni, Nouria Hafsi et Ahmed Boubrik, a été une occasion pour ces contestataires de présenter “leur action politique pour la sauvegarde du RND”. Le réquisitoire est sans appel. Pour eux, Ahmed Ouyahia a verrouillé le parti et c'est cela qui a provoqué “la fuite des cadres et de l'élite”. “Il a fermé toutes les portes du dialogue. Le RND est devenu une caserne où les orientations sont dictées d'en haut. Il est devenu un service administratif qui entérine des décisions sans aucun dialogue. Plus de place au fonctionnement démocratique au sein des structures du parti”, ont ils accusé. “Le RND joue maintenant les seconds rôles”, ont-ils ajouté concernant les résultats du parti aux législatives. Si à la ecture de ces résultats qui “sont catastrophiques”, pour les contestataires, qui assurent, cependant, que “l'objet de leur mécontentement n'a aucune relation avec les élections”, même si, ces résultats “confirment que le parti a perdu de son aura auprès des Algériens”. À propos de leur poids au sein du parti, Tayeb Zitouni a révélé que “tous les membres du conseil national ont été désignés”. Après un bref rappel des élections antérieures au dernier congrès, il a ajouté que “tous les congressistes ont été désignés”, c'est ce qui a provoqué, selon lui, “un verrouillage systématique de toutes les instances du parti”. Et de rappeler, par ailleurs, que lors du dernier conseil national, “plus d'une cinquantaine de membres étaient absents, nonobstant, les autres dizaines qui se sont présentées aux législatives dans des listes autres que celles du RND”. “Notre action vise essentiellement à imposer le débat démocratique au sein du parti”, ont-ils répliqué comme réponse aux accusations proférées à leur encontre par Ahmed Ouyahia. “Ouyahia joue à la diversion”, ont-ils ajouté. Et de préciser que “si un responsable politique déclare qu'il a échoué, il doit quitter”, allusion à la déclaration d'Ouyahia concernant son bilan à la tête de l'Exécutif. “S'il y a quelqu'un qu'il dérange, ce sont bien les militants du RND”, a ajouté Tayeb Zitouni. Pour les contestataires du RND, le soutien à Bouteflika “ne s'est jamais posé comme problème au RND”. C'est une manière pour le parti, ont-ils expliqué, de mener sa mission de sauvegarde de l'Etat algérien. “Ahmed Ouyahia ne peut pas se présenter aux élections présidentielles de 2014 avec un parti qui risque de disparaître avant”, a déclaré pour sa part Mme Hafsi. L'ambition présidentielle d'Ouyahia ne peut être réalisable qu'avec un parti fort, a-t-elle suggéré. C'est dire que les élections législatives ont remis au goût du jour les contestations au sein des partis. Le feuilleton continue. M. M